Façonner le territoire

En l’espace de 30 ans, la façade maritime de Marseille s’est métamorphosée. Retour sur les grands aménagements qui ont mené à cette transformation...

© Camille Moirenc

© Camille Moirenc

© Camille Moirenc

Euroméditerranée, acteur de la requalification des espaces publics et des équipements dans l’ancienne zone industrialo-portuaire

Une nouvelle dynamique en cœur de ville   

En 30 ans, l’Opération d’Intérêt National Euroméditerranée a transformé le visage de Marseille. Soutenu par l’État et les collectivités locales : la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, l’Établissement Public d’Aménagement s’est imposé comme le premier pôle tertiaire métropolitain et le 3e quartier d’affaires en France, après Paris La Défense et Lyon Part-Dieu. Une prouesse alors que, trois décennies en arrière, Marseille connaissait une crise économique majeure. "Euroméditerranée est né d’un constat : dans les années 1990, Marseille perdait des habitants et affichait un taux de chômage de 22 %", relate Laure-Agnès Caradec, Présidente d’Euroméditerranée. Un vaste plan de relance démarre alors. Ce projet a l’ambition commune de faire de la zone arrière portuaire la plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe. Défi relevé, grâce à la requalification de quartiers jusqu’alors enclavés et d’anciennes zones industrielles en friche, devenus des lieux de vie plébiscités par les habitants.

Ce début d’année a aussi été marqué par l’adoption du protocole de revoyure de l’EPAEM jusqu’en 2040 par l’État et les collectivités locales. Sur les 480 hectares concernés, 10 000 logements neufs ont été livrés, 5 280 logements anciens ont été réhabilités et 40 000 habitants seront installés à terme. Ce développement s’accompagne d’un ensemble de nouveautés, à commencer par une offre de transports renouvelée et la création de différents espaces de loisirs.

Découvrez dans ce premier numéro les grands aménagements qui façonnent le territoire pour perpétuer cette dynamique en cœur de ville.

Vue du Passage Verneuil / © Michel Clavel

Vue du Passage Verneuil / © Michel Clavel

Vue du Passage Verneuil / © Michel Clavel

Quel est le rôle d’un Établissement Public d’Aménagement ?  

Un EPA est un type d’établissement public à caractère industriel et commercial. Cette structure opérationnelle, placée sous l’autorité de l’État, a pour vocation de réaliser des opérations foncières et d’aménagement. Un EPA est également créé pour mener à bien des Opérations d’Intérêt National (OIN).  

Un peu d'histoire : la Joliette, une place stratégique

En près de 180 ans, la place de la Joliette, située au cœur du périmètre Euroméditerranée, s'est radicalement transformée, retour sur son évolution avec l'historienne Judith Aziza

Située à proximité du centre-ville, la place de la Joliette est créée en même temps que le port de commerce, dans les années 1850. Aménagée sur des terrains gagnés sur la mer, son nom rappelle celui du quartier où elle se trouve, nommé en référence à l’une des propriétés agricoles implantées là antérieurement.    

La place de la Joliette est issue de l’urbanisation des nouveaux quartiers portuaires, lancée par le financier Jules Mirès. Une trame urbaine orthogonale est ainsi créée afin de transformer radicalement la zone. L’objectif est d’y bâtir des logements pour les classes moyennes. Or, l’opération est un échec et seuls quelques immeubles sont construits. La plupart des terrains sont récupérés par des industriels qui y implantent des entrepôts et des usines. Le quartier devient dès lors une zone industrialo-portuaire de premier ordre, où des milliers de travailleurs se rendent chaque jour, souvent en transitant par la place de la Joliette.   

Un nœud de circulation majeur  

En plus des routes qui la desservent, en 1860, une gare de fret est ouverte à côté des docks. Reliée à la gare Saint-Charles, elle permet un meilleur acheminement des marchandises vers le reste de la France et de l’Europe, et inversement.  

Deux ans plus tard, le caractère stratégique du site est renforcé́ avec la création de la rue de la République. Ouverte entre 1862 et 1864, son percement donne lieu à un chantier colossal : 100 000 m2 de terrains rasés, 935 immeubles détruits et 16 000 personnes expulsées. Outre ses bâtiments haussmanniens, la rue de la République marque fortement l’espace urbain en permettant un raccordement routier direct entre le nouveau port et le Vieux-Port, donc entre la Joliette et le centre- ville. 

Avec ces travaux, la place de la Joliette s’impose désormais comme un nœud de circulation majeur, à l’interface des réseaux maritime, ferroviaire et routier ; une position renforcée en 1876, lorsque la ville en fait le terminus de la toute première ligne de tramway ouverte à Marseille.   

Un espace fonctionnel  

Esthétiquement, à la fin du XIXᵉ siècle, la place dispose d’un terre-plein central planté d’arbres et entouré de voies de circulations. Afin d’agrémenter l’espace, la municipalité décide d’y placer une fontaine, à proximité de la rue de la République, réalisée par l’architecte Pascal-Xavier Coste (antérieurement installée sur le cours Belsunce).  

La place conserve plus ou moins cet aspect jusqu’aux années 1930, période à partir de laquelle elle connaît différents changements. Traversée par les rails de la gare de fret lorsque celle-ci est enfin reliée aux quais, transformée en parking dans les années 1950, elle accueille aussi un terminal de bus entre les années 1970 et 1990. Victime de la conjoncture économique, comme le reste du quartier, elle tombe petit à petit en désuétude.   

La renaissance de la place de la Joliette 

La place de la Joliette doit sa renaissance à la requalification du quartier, opérée dans le cadre du plan Euroméditerranée. En 1998, les voies de circulations qui l’entourent sont réduites, les rails sont neutralisés, la fontaine est déplacée devant les docks et une véritable place est créée donnant ainsi naissance à un espace public plus apaisé.  

De nos jours, par la présence à ses abords de nombreuses entreprises, de commerces et de logements, ainsi que par la tenue régulière de marchés, la place de la Joliette s’impose comme un lieu de vie et de circulation majeur. Ainsi, à la faveur des travaux réalisés dans le cadre du plan Euroméditérannée, elle se présente à nouveau comme un espace public central, fonctionnel et largement fréquenté.  

Vue du Boulevard du Littoral avant 1940 /© DR

Vue du Boulevard du Littoral avant 1940 /© DR

Vue du Boulevard du Littoral avant 1940 /© DR

Marseille, 30 ans de métamorphose

Emplois, logements, transports, écoles, musées...
Depuis 30 ans, l’Établissement Public d’Aménagement
Euroméditerranée accélère la transformation de l’ancienne
zone industrialo-portuaire de la ville.
Retour sur les réalisations et projets emblématiques de la
plus grande opération de renouvellement urbain d’Europe.

Le mot de Laure-Agnès Caradec, présidente du Conseil d’administration de l’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée  

"Nous célébrons les 30 ans d’Euroméditerranée avec une programmation qui va rythmer l’année. C’est ainsi l’occasion de rappeler l’ensemble des actions mises en place par les différents acteurs du territoire qui ont participé à son élaboration. L’État, la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône qui co-construisent ce projet depuis 1995 poursuivent leur engagement à nos côtés pour faire de Marseille une ville méditerranéenne durable. 

Après des projets d’ampleur menés tout au long de ces trois décennies, nous souhaitons que la ville s’impose comme le deuxième pôle d’affaires en France. A cet effet, de grands équipements ont été réalisés, tels que le Mucem, le Frac, le Silo, l’hôpital européen... Ces bâtiments ont participé à recréer sur le territoire une dynamique d’implantation de bureaux et de commerces. Le développement du réseau de transport collectif avec l’extension des lignes de tramways et de métro, a aussi joué un rôle important dans cette métamorphose. Cette requalification urbaine a toujours pris en compte les évolutions sociétales, en s’adaptant aux modes de vie des Marseillais. 

La collaboration entre l’État et les collectivités nous mène en 2025 sur des nouveautés qui vont continuer à améliorer le quotidien des Marseillais : la livraison du tramway entre la rue de Lyon et le boulevard Gèze réaménagé, l’arrivée de RTE à la sortie du métro Gèze en fin d’année, le renouvellement des friches sur le secteur Cazemajou-Vintimille, la réhabilitation prévue de Château Vert, l’ouverture du groupe scolaire des Fabriques... Ce continuum urbain entend raccrocher les quartiers au Nord de la ville avec l'hypercentre, en offrant des espaces apaisés et sécurisés, bénéfiques à l’ensemble des besoins des habitants."

Laure-Agnès Caradec / © DR

Laure-Agnès Caradec / © DR

Laure-Agnès Caradec / © DR

Le mot d’Aurélie Cousi, directrice générale d’Euroméditerranée  

"Euroméditerranée est une réussite : les chantiers que nous avions annoncés ont tous été menés et nous avons la capacité à rapidement passer à l’action. Il reste encore de grands projets à venir, à commencer par le réaménagement de la gare Saint-Charles ou encore la construction de la piscine Bougainville... Notre rôle ne se limite pas à bâtir. Nous souhaitons aussi d’offrir aux Marseillais des quartiers dans lesquels ils puissent s’épanouir, en leur proposant un modèle durable. 

L’Établissement Public d’Aménagement cherche à ancrer localement sa démarche de requalification des espaces publics et des équipements pour intégrer les usages et modes de vie typiques de la Méditerranée. De cette façon, dans une réflexion commune sur l’environnement et les pratiques quotidiennes, la stratégie s'articule autour de la labellisation en tant qu’ÉcoCité, préfigurant le concept de Ville méditerranéenne durable. Pour exemple, le nouveau secteur des Fabriques, labellisé écoquartier en 2009 a été conçu en intégrant des objectifs ambitieux de développement durable (végétalisation, perméabilité des sols, architecture bioclimatique, raccordement à la boucle de thalassothermie, …) 

Euroméditerranée doit tenir compte de nombreux paramètres dans son rôle d'aménageur : transition écologique, histoire, culture, anticipation des défis futurs pour améliorer la qualité de vie... Le projet est conçu pour être ouvert et évolutif. Il répond en priorité aux enjeux environnementaux et socio-économiques attendus, et constitue un véritable trait d’union entre le nord de Marseille et son centre-ville. "

Aurélie Cousi / © DR

Aurélie Cousi / © DR

Aurélie Cousi / © DR

Demandez le programme !  

Pour célébrer cette nouvelle décennie entamée par l’Établissement Public d’Aménagement, les Marseillais sont invités à participer à des événements sur le territoire retraçant l’histoire de la transformation urbaine.
Les amateurs de photographie seront conviés le 26 avril à participer à l’annuel Marathon photo, un concours sous forme de balade dans la ville en réalisant des clichés sur un thème donné.
Du 2 juin au 31 octobre, le grand public pourra découvrir l’exposition “30 ans en 30 lieux” aux Docks Village (entrée libre).

Transports : désenclaver le territoire

Depuis 2007, les Marseillais profitent d’un nouveau tramway desservant 32 stations du centre-ville et comportant trois lignes étendues sur près de 16 kilomètres.

Exploité par la RTM, ce réseau est en passe de s’agrandir d’1,8 kilomètre. Cette extension réalisée par la Métropole Aix-Marseille-Provence reliera prochainement Arenc et le pôle multimodal Capitaine Gèze. Les travaux comportent notamment l’élargissement des voies et le réaménagement de la rue Salengro et de la rue de Lyon pour la réalisation de la plateforme du tramway. La ligne T3 sera prolongée de trois nouvelles stations : Salengro-Bachas, Salengro-Cougit et Capitaine Gèze pour une mise en service fin 2025. Un projet à hauteur de 320 millions d’euros, dont 8 millions pris en charge par l’EPAEM.

De son côté, la gare Saint-Charles s’apprête à changer de visage pour renforcer les liaisons ferroviaires vers et depuis Marseille. Les infrastructures actuelles seront bientôt modernisées au profit des voyageurs, avec une augmentation du nombre de TER et de TGV, la création d’un tunnel de 8 kilomètres sous la ville ainsi que des espaces piétons sur l’esplanade. Le projet annoncé en 2024 est financé à hauteur de 3,64 milliards d’euros par l’État, l’Europe, les collectivités territoriales et la SNCF.

Autre nœud stratégique du réseau urbain, la gare d’Arenc-Euroméditerranée, mise en service par la SNCF en 2014, joue un rôle clé dans la desserte du quartier d’affaires. Elle assure la liaison entre les gares de l’Estaque et de Saint-Charles, facilitant ainsi les déplacements au cœur de la métropole. Elle s’impose aussi comme un pôle d’échanges multimodal en proposant aux usagers un accès au réseau de tramways et de bus, au pied de la Tour La Marseillaise.

Tramway / © Camille Moirenc

Tramway / © Camille Moirenc

Tramway / © Camille Moirenc

Boulevard Euroméditerranée : l’aménagement d’un espace de vie  

Parmi les grands projets qui ont métamorphosé la ville, le boulevard Euroméditerranée, d’une longueur de 2,5 km, fait figure de proue. De nombreux Marseillais se rappelleront le viaduc autoroutier qui a longtemps marqué le paysage. Sa démolition et l’enfouissement de l’A55 ont laissé place à un espace de vie apaisé où se sont aujourd’hui installés divers commerces, restaurants et bureaux, notamment au niveau des Voûtes de la Major. La part belle est désormais faite à un grand espace public piétonnier de qualité entre la ville et le port. Le boulevard propose notamment de larges trottoirs plantés d’arbres et longés de pistes cyclables.

Un aménagement conséquent qui a valu à Euroméditerranée le prix Best Urban Regeneration Project du Marché International des Professionnels de l’Immobilier (MIPIM) en 2015.

En 2019, ce boulevard a été renommé boulevard Jacques-Saadé en reconnaissance du rôle majeur joué par le fondateur de CMA CGM dans le développement de la cité phocéenne.

→ 45 passages piétons

→ 12 arrêts de bus   

→ 143 lampadaires 

→ 65 500 végétaux, 19 000 arbustes et 657 arbres    

Vue des voûtes / © Michele Clavel

Vue des voûtes / © Michele Clavel

Vue des voûtes / © Michele Clavel

Place à la formation

Euroméditerranée met au cœur de son projet une dimension éducative, symbolisée par la construction de centres de formation dont celui de la Cité Scolaire Internationale Jacques-Chirac sous le pilotage de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a ouvert ses portes fin 2024. Situé au cœur d’Euroméditerranée, cet établissement éco-conçu, regroupe une école, un collège et un lycée, soit 2 100 élèves. Pour parfaire le tout, les aménagements des espaces publics s’achèveront en 2025.

Cette année verra également le lancement du chantier du Campus Omnes Éducation, réalisé en collaboration avec le promoteur REDMAN et l’agence AT Architectes. Il prendra place à l’angle de l’avenue du Général-Leclerc et de l’avenue Camille-Pelletan, et regroupera, dès le premier semestre 2026, six écoles et des locaux collectifs pensés comme des tiers-lieux. 2 600 étudiants pourront y être accueillis. Toujours dans une volonté de respect de l’environnement, le bâtiment vise les labellisations BDM Argent (Bâtiments Durables Méditerranéens), Bream Very Good et BBCA 2028, attestant de l’exemplarité de la construction en matière d’empreinte carbone.

Dans le secteur de Cazemajou, le Campus universitaire de la Plateforme, situé dans des halles réhabilitées, mixant différents usages autour d’une école de formation aux métiers du numérique, basée sur un concept d’université apprenante, ouvrira ses portes en 2026. Des espaces culturels comme un cinéma et un auditorium sont également intégrés dans la programmation ainsi qu’une résidence étudiante sociale de 230 lits. Le tout réalisé par La Plateforme/ Encore Heureux/Kristel Fillitico.

IMVT / © EPAEM

IMVT / © EPAEM

IMVT / © EPAEM

Des îlots de fraîcheur en ville  

Essentiels pour lutter contre les vagues de chaleur, ils réduisent les températures urbaines et améliorent la qualité de l'air.

Alfred Peter, paysagiste

"Une réponse aux défis climatiques"

“Avant la construction du parc de la Porte d’Aix, il y avait une autoroute et un rond-point. L’idée était de rendre l’espace aux Marseillais en créant une zone d’ombrage et de fraîcheur qui n’existait pas dans ce quartier. A terme, il s’agit davantage d’un boisement que d’un parc urbain au sens traditionnel du terme. Cette présence végétale due à la densité de la plantation a pour vocation de créer un îlot refuge en cas de fortes chaleurs.

Nous avons travaillé avec l’agence d’architectes Stoa qui est un partenaire de longue date. Ce travail collectif nous a permis de créer un environnement propice au développement des espèces. Nous nous sommes notamment concentrés sur les sols qui n’étaient pas fertiles. C’est une des raisons pour lesquelles les arbres ont pu pousser dans cette zone qui n’y était pas prédestinée. Il était évident pour notre agence qu’il fallait recréer un paysage méditerranéen, avec des plantes locales car c’est grâce à la multiplication de ce genre d’aménagements boisés que nous apporterons une réponse aux problématiques climatiques en milieu urbain.”

© Michèle Clavel

© Michèle Clavel

© Michèle Clavel

Un laboratoire de la ville méditerranéenne durable 

Le premier périmètre d’Euroméditerranée a permis la requalification de 310 hectares urbains. Plus au nord, le second périmètre s’étend sur 170 hectares. Pensé comme un territoire d’expérimentation, il vise à déployer et valoriser des services et des technologies innovantes pour faire de Marseille la ville méditerranéenne de demain.

En 2023, l’EPA a lancé le Laboratoire Collectif d’Innovation Urbaine, qui fait suite à l’expérimentation des premiers projets ambitieux tels que l’îlot démonstrateur Smart’seille lancé en 2013, les deux boucles de géothermie marine Thassalia et Massileo, qui permettent de refroidir et de réchauffer les bâtiments desservis. “L’innovation est au cœur de l’ADN d’Euroméditerranée depuis sa conception. Notre volonté est de porter un Laboratoire avec l’État et les collectivités membres du conseil d’administration de l’EPAEM. Ce laboratoire s’incarne par une feuille de route opérationnelle assortie d’objectifs concrets”, souligne Laure-Agnès Caradec, Présidente du CA de l’EPA Euroméditerranée.

Parmi ces concrétisations : le Jardin d’expérimentation du quartier des Fabriques. Créé en 2019 sur un espace de 2 200 m2, il vise à utiliser de nouveaux types de matériaux (bétons, enrobés et pavés à joints drainants) dans le but de ramener la nature en ville tout en préservant la biodiversité et en régénérant les sols. “Nous avons notamment travaillé dans ce jardin d’expérimentation sur l’infiltration des eaux de pluie et sur la désimperméabilisation des sols, explique Isabelle Vignolles, directrice générale associée pour l’agence Ilex, concepteur du projet. Des planches tests de matériaux sont déployées pour choisir les plus perméables, garantissant l’infiltration des eaux pluviales directement dans le sol tout en restant confortables et esthétiques pour les usagers. La bonne infiltration de l’eau dans les sols soutient la durabilité des végétaux urbains. Ces aménagements d’espaces publics vont ainsi diminuer par 8 voire par 10 les rejets dans les réseaux. Les systèmes d’arrosage ont également été repensés, l’objectif étant d’identifier les systèmes alternatifs propices au meilleur développement racinaire des plantes pour résister aux fortes chaleurs.”

© Jimmy Benhamou

© Jimmy Benhamou

© Jimmy Benhamou

Julie Lalande, architecte HMONP, chef de projet pour l’agence Stoa  

"Les Marseillais se réapproprient la Porte d’Aix"

“L’agence Stoa s’est chargée de l’aménagement global de la ZAC Saint-Charles Porte d’Aix, comprenant la place Jules Guesde, les voies Biaggi et Turenne, le boulevard Nedelec et l’esplanade de l’Arc de Triomphe. Cette dernière a été dotée de nombreux platanes venant encadrer le monument pour le mettre en valeur. Le parc est accessible par 11 portails pivotants permettant une large ouverture sur la place tout en le sécurisant. Tout cela permet de garantir une qualité de vie aux habitants du quartier. Le passage des voitures est canalisé, l’espace est végétalisé... Il s’agit d’une nouvelle dynamique impulsée dans le secteur que les Marseillais s’approprient petit à petit en y organisant diverses manifestations.”