« Guide de l'été » :
la sélection expositions
de « La Provence »

Cet été, de belles propositions ont de quoi faire votre bonheur dans la région : les stars de la haute couture, Paola Pivi et Baya à Marseille, Vasarely et Max Ernst à Aix-en-Provence, les Rencontres de la photographie à Arles, Marilyn Monroe à Saint-Rémy, Eva Jospin à Avignon, etc. Alors que « La Provence » publie son « Guide de l'été », voici notre sélection expositions en dix propositions.
MARSEILLE / Du 12 juillet au 6 novembre
Costumes populaires et haute couture, dialogues au Mucem
Pour sa grande exposition estivale, le Mucem invite à un voyage dans le temps et dans l'espace, avec une mise en lumière à la fois de costumes d'antan et de vêtements en provenance de divers horizons géographiques. L’exposition « Fashion folklore » offre un panorama de dialogues entre costume traditionnel et haute couture. Marie-Charlotte Calafat, conservatrice du patrimoine, responsable du département des collections et des ressources documentaires du Mucem, et Aurélie Samuel, conservatrice du patrimoine, présentent près de 300 pièces issues des fonds du musée et de collections françaises et étrangères en trois sections : la première propose une approche géographique, la deuxième permet d’entrer dans une dimension anthropologique décryptant les codes et langages des vêtements, la troisième questionne la création et l’inspiration, la transmission et la patrimonialisation des savoir-faire. Le public est amené à comprendre les processus créatifs derrière des pièces comme la robe asymétrique de velours noir du couturier Jean-Paul Gaultier, présentée lors du défilé « Paris-Brest », qui rend hommage à la Bretagne en s’inspirant des costumes folkloriques. Plus qu'une simple découverte visuelle, l'exposition met en lumière l'importance du vêtement au sein des sociétés puisqu’il constitue un véritable signe social et un langage intériorisé par les individus d’un même groupe. L’occasion, aussi, de revenir sur des enjeux de définition complexes propres à l’histoire du costume. L’exposition donne à voir à côté de pièces des collections albanaises et espagnoles des créations de Dries Van Noten, Hermès, Maria Grazia Chiuri pour Christian Dior et Alexander McQueen pour Givenchy. On découvrira également les œuvres des plus grands couturiers et maisons de haute couture comme Cristobal Balenciaga, Balmain, Simon Porte Jacquemus, Christian Lacroix.
Du 12 juillet au 6 novembre au Mucem, Esplanade J4, Marseille (13) 04 84 35 13 13 mucem.org. Tous les jours de 10 à 19h sauf le mardi.

A travers 300 pièces, le Mucem analyse le présent à la lumière du passé / Photo Victor Weinsanto
A travers 300 pièces, le Mucem analyse le présent à la lumière du passé / Photo Victor Weinsanto

Paola Pivi, artiste italienne de renommée internationale / DR
Paola Pivi, artiste italienne de renommée internationale / DR
MARSEILLE / Jusqu’au 6 août
Les œuvres ludiques de Paola Pivi dans un Mac rénové
Le Musée d'art contemporain de Marseille (Mac), fermé en 2019 pour des travaux de rénovation, a rouvert le 7 avril après maints rebondissements et retards. Plus vaste et lumineux, le bâtiment offre 3 000 m² de salles d'expositions avec un parcours permanent repensé, « Parade » (145 pièces montrées contre 70 auparavant, dont de véritables chefs d’œuvre), et une nouvelle salle de 300 m² dédiée à des projets expérimentaux, malicieusement nommée Mac room. Pour son exposition inaugurale, le Mac présente « It's not my job, it's your job » de l'artiste italienne de renommée internationale Paola Pivi, avec une toute nouvelle œuvre ludique et participative, « Free Land Scape », un parcours en toile de jean, tel un bateau ivre que chacun est invité à expérimenter après s’être déchaussé. On découvre aussi un pot-pourri de ses œuvres phares qui questionnent les sujets expérimentaux dans un vocabulaire plastique iconique constitué d’ours, de tableaux de perles ou d’une sculpture aux aiguilles affectueuses. Idéal en famille.
Jusqu’au 6 août au Mac, 69 avenue d’Haïfa, Marseille (13), 04 13 94 83 50, musees.marseille.fr
MARSEILLE / Jusqu’au 24 septembre
Baya, une œuvre onirique et flamboyante
La monographie, de grande ampleur, « Baya, une héroïne algérienne de l'art moderne », fait suite à l'exposition « Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin » de l'Institut du monde arabe à Paris. Elle est présentée tout l’été à Marseille, enrichie par de nombreuses archives du fonds privé Baya. Sélection de documents inédits et de dessins conservés aux Archives nationales d'outre-mer à Aix-en-Provence et étudiés par l'historienne Anissa Bouayed, elle rend hommage à l’artiste algérienne la plus singulière du XXe siècle, dans une perspective d'études postcoloniales. Plus d'une centaine d’œuvres de couleurs éclatantes (peintures, dessins et céramiques) sont réparties dans différentes salles de la Vieille Charité et tracent la fabuleuse trajectoire de Baya. Plusieurs propositions sont faites autour de l'exposition, ateliers, concerts, cinéma, ainsi qu'une grande fresque collaborative « Bleu turquoise et rose indien » au centre de la chapelle.
Jusqu'au 24 septembre à la Vieille Charité, Marseille (13) 04 91 14 58 23 vieille-charite-marseille.com

« Baya, une héroïne algérienne de l'art moderne » / Photo Frédéric Speich
« Baya, une héroïne algérienne de l'art moderne » / Photo Frédéric Speich

« Héritage ou l’autre monde » / Photo Rancinan Urban
« Héritage ou l’autre monde » / Photo Rancinan Urban
ISTRES / Du 8 juillet au 8 septembre
Contradictions et défis de l'humanité
Nourrissant un dialogue entre la photographie et l’écrit, Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault suivent un même leitmotiv, celui d’un regard en miroir sur les contemporains face à leur époque. Ils dessinent le portrait d’une humanité confrontée à ses contradictions, à ses désirs, à ses limites et surtout à ses volontés de repousser l’impossible. Au Centre d’art Polaris, avec « Héritage ou l’autre monde », ils ouvrent un nouveau chapitre avec des œuvres récentes, en résonance avec une actualité dont les effets s’accélèrent tous les jours et plongent l’humanité dans une aventure jamais tentée auparavant. L’héritage se porte comme un trophée ou comme un fardeau. C’est cette complexe contradiction qui entraîne l’humain vers un nouveau projet.
Du 8 juillet au 8 septembre à Polaris, Forum des Carmes, place Patricia Tranchand, Istres (13), 04 42 55 17 10
AIX-EN-PROVENCE / Jusqu’au 15 octobre
Vasarely avant l'op art
La Fondation Vasarely poursuit son partenariat avec le Centre Pompidou avec l’exposition d’été « Vasarely avant l’Op, une abstraction européenne, 1945-1955 », qui présente une sélection de 35 œuvres majeures. Père de l’op art, Victor Vasarely a marqué visuellement toute une époque, à partir du milieu des années 1950. En revanche, le grand public connaît moins son travail au lendemain de la Seconde guerre mondiale : avec l’aide de la galerie Denise René, il prend place dans la mouvance post-cubiste qui domine alors la scène française. L'exposition est consacrée à cette période, par le biais d’un dialogue avec d’autres artistes comme Dewasne, Claisse (photo), Magnelli, Hartung, Poliakoff ou Schneider.
Jusqu’au 15 octobre à la Fondation Vasarely, Jas de Bouffan, Aix-en-Provence (13) 04 42 20 01 09 fondationvasarely.org

Une sélection de 35 œuvres majeures / Photo Centre Pompidou
Une sélection de 35 œuvres majeures / Photo Centre Pompidou

Max Ernst aimait travailler les contraires / MaxPPP
Max Ernst aimait travailler les contraires / MaxPPP
AIX-EN-PROVENCE / Jusqu’au 8 octobre
Max Ernst, mondes magiques et libérés
L’Hôtel de Caumont présente une très belle exposition estivale, une immersion dans les fantasmagories du peintre surréaliste. Max Ernst aimait travailler les contraires, les confronter pour créer tout un monde inspiré de nature, de magie et de liberté. Et si on connaît bien le dada-surréaliste, on est peut-être un peu moins au fait de son pendant expérimentateur. Collages, frottages, décalcomanies, peintures, bien sûr, mais aussi dessins et sculptures, des décennies durant, il n'aura eu de cesse de se réinventer pour créer « l'étincelle de la poésie », des mondes libérés et magiques. Max Ernst, c'était surtout un humaniste, autant animé par la philosophie, la psychanalyse, la science, la littérature ou la poésie. Sans oublier ses nombreux liens amoureux. Une alchimie inextricable qu’illustrent les près de 130 œuvres exposées à l'Hôtel de Caumont.
Jusqu’au 8 octobre à l’Hôtel de Caumont, 3 rue Joseph Cabassol, Aix-en-Provence (13) 04 42 20 70 01, caumont-centredart.com
ARLES / Du 3 juillet au 24 septembre
Rencontres, la photo en conscience
La 54e édition des Rencontres de la photographie d’Arles, avec 105 artistes présentés, promet d’autres perspectives et moyens d’interprétations du monde contemporain. Et ce, au travers des 44 expositions programmées à Arles, mais aussi dans tout le Sud, avec le Grand Arles Express. Nouveau site - historique - à Arles : les Cryptoportiques, ancienne partie commerciale du Forum romain, avec un travail documentaire de Juliette Agnel réalisé dans les grottes préhistoriques d’Arcy (Yonne). On note aussi un zoom sur la transdisciplinarité, représentée par la mise en valeur du « film en images », avec notamment une exposition consacrée à Agnès Varda (cloître Saint-Trophime) et son travail photographique des années 1940. Ou une rétrospective de l’artiste US Saul Leiter (Archevêché), un photographe renommé qui se trouvera à quelques centaines de mètres d’artistes internationaux émergents nommés au Prix découverte 2023 de la Fondation Louis Roederer (Frères Prêcheurs).
Du 3 juillet au 24 septembre dans plusieurs lieux d’Arles et du grand Sud, rencontres-arles.com

Travail photographique des années 1940 / Photo Agnès Varda
Travail photographique des années 1940 / Photo Agnès Varda

Norma Jeane Baker / Marilyn Monroe, disparue le 5 août 1962 / Photo Getty Images
Norma Jeane Baker / Marilyn Monroe, disparue le 5 août 1962 / Photo Getty Images
Saint-Rémy-de-Provence / Jusqu’au 1er octobre
La véritable Marilyn Monroe
L'Espace Hôtel de Lagoy propose une exposition exceptionnelle, qui retrace la trajectoire d’une icône. Norma Jeane Baker / Marilyn Monroe disparaissent le 5 août 1962. Indissociables dans la mort, fruit d’une enfance livrée aux familles d’accueil et aux orphelinats. À travers 240 photographies et des anecdotes inédites écrites par David Lawrence, une reproduction de sa chambre à coucher (1962), des lettres, lithographies de Warhol, documentaires audio, lettres, robes et bijoux de l’actrice au destin tragique, le visiteur entame un voyage intime, croisant au passage Marilyn. On découvre ainsi, au-delà du sex-symbol, sa passion pour les arts les plus divers, ses amitiés avec des artistes de renom, son engagement pour le mouvement des droits civiques et l’arrêt des essais nucléaires des Etats-Unis et de l’URSS.
Jusqu’au 1er octobre à l’Espace Hôtel de Lagoy, Saint-Rémy-de-Provence (13) 06 64 44 64 97 espace-hoteldelagoy.com
AVIGNON / Du 30 juin au 7 janvier
Eva Jospin bâtit son Palais
Pour sa grande exposition annuelle, le Palais des Papes propose une découverte onirique des œuvres de l'artiste plasticienne Eva Jospin, qui occupent plusieurs salles du plus grand palais gothique au monde. Diplômée de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Eva Jospin compose depuis une quinzaine d’années des paysages forestiers et architecturaux qu’elle développe dans différents médiums. L’exposition « Palazzo » investit différents espaces du Palais des Papes, invitant à une déambulation rêveuse entre des œuvres choisies de l'artiste pour répondre à l’histoire et l’architecture de la résidence pontificale. Trois sculptures monumentales prennent ainsi place sous la voûte, à croisée d’ogives de la grandes chapelle. À l’issue du parcours, plusieurs extraits de films ainsi qu’une série d’images de la photographe Laure Vasconi offrent aux visiteurs un regard documentaire sur les coulisses de l’exposition, depuis le long travail de conception et de réalisation dans l’atelier parisien d’Eva Jospin jusqu’à l’impressionnant montage de ses œuvres au sein des espaces du Palais.
Du 30 juin au 7 janvier au Palais des Papes, Avignon (84) 04 32 74 32 74 palaisdespapes.com

« Palazzo » au Palais des Papes / Photo Camille Lemonnier
« Palazzo » au Palais des Papes / Photo Camille Lemonnier

Deux étages de l’hôtel de Montfaucon pour l’artiste camerounais Pascale Marthine Tayou / Photo ADAGP
Deux étages de l’hôtel de Montfaucon pour l’artiste camerounais Pascale Marthine Tayou / Photo ADAGP
AVIGNON / Du 1er juillet au 19 novembre
« Petits riens » pour nouvelles voies
Ses poupées et génies de cristal avaient imprégné les anciennes cellules de prisonniers de leur présence poétique lors de la grande exposition dans l’ancienne prison Sainte-Anne, « La disparition des lucioles » (2014). Cet été, la Collection Lambert consacre la totalité des deux étages de l’hôtel de Montfaucon à l’artiste camerounais Pascale Marthine Tayou. Il y déploie un projet inédit de 23 installations, dans lequel dix nouvelles œuvres monumentales sont produites, et quatre existantes sont repensées. Intitulée « Petits riens », l’exposition invite à une conversation ouverte à travers laquelle se défont nos convictions les plus profondes et s’inventent autant de situations pour que naissent de nouvelles manières d’envisager le monde. On découvrira aussi à la Collection Lambert cet été l’exposition « La peinture est morte, vive la peinture ! Chefs-d'œuvre de la peinture dans la Donation Yvon Lambert », qui rend compte des bouleversements récents de l'art.
Du 1er juillet au 19 novembre à la Collection Lambert, 5 rue Violette, Avignon (84) 04 90 16 56 21 collectionlambert.com