Les secrets du refuge
varois
du tycoon
du cinéma français

Il y a 90 ans, Léon Gaumont vend sa société de production de films et se retire à Saint-Maximin. Il s’installe au château Les Tourelles et s'y consacre à sa nouvelle passion, la pêche en mer.

Louis Lumière et Léon Gaumont, dans les années 1930 à Sainte-Maxime / Archives La Provence

Louis Lumière et Léon Gaumont, dans les années 1930 à Sainte-Maxime / Archives La Provence

Louis Lumière et Léon Gaumont, dans les années 1930 à Sainte-Maxime / Archives La Provence

Le cinéma mène à tout, y compris à la pêche en mer ! C’est une des leçons du parcours de Léon Gaumont, pionnier de l’industrie de ce qui n’était pas encore le 7e Art, précurseur du parlant et de la couleur. Il était également un des premiers grands producteurs de films. En 1912, il avait acheté le château des Tourelles, qui domine Sainte-Maxime. En 1930, Léon Gaumont quitte sa société et un an plus tard, il prend sa retraite dans le Var. Où il se consacre à sa nouvelle passion : la traîne, la palangrotte et les casiers. « Le château des Tourelles avait été construit vers les années 1883-1884 par Jules Antoine Meissonnier, un riche ’propriétaire’ dont la famille avait donné trois maires à la commune, raconte Jean-Daniel de Germond, auteur de 'Sainte-Maxime' (Équinoxe). Au décès de leur père en 1898, les deux enfants Meissonnier héritèrent du château. Comme il est bien connu que l’on se partage plus facilement un chiffre qu’un domaine, ils le vendirent en 1904 à Marie Mascotte pour le prix de 75 000 francs. Cette dame était veuve en premières noces d’Eugène Charles Keller et s’était remariée avec un dénommé Jules Hypolyte. Elle laissa alors ce bien à son fils, Paul Didier Keller qui, à son tour, décida de le revendre : le 15 juillet 1912, Léon Gaumont s’en porte acquéreur pour la somme de 95 000 francs et agrandit immédiatement le parc de quelques hectares ».

La façade du château des Tourelles / Archives La Provence

La façade du château des Tourelles / Archives La Provence

La façade du château des Tourelles / Archives La Provence

René Auguste Cresté dans « Judex » / Archives La Provence

René Auguste Cresté dans « Judex » / Archives La Provence

René Auguste Cresté dans « Judex » / Archives La Provence

À l’époque, le cinéma français produit plus de films que l’Amérique et domine le marché. Investisseur avisé, Léon Gaumont a notamment créé un important réseau de distribution et de salles : en 1911, il a ouvert à Paris le Gaumont Palace, la plus grande salle du monde (3 400 puis près 6 000 spectateurs). D’abord lieu de villégiature (avec des réceptions qui mettent en émoi toute la commune), les Tourelles sont également un outil de travail pour l’industriel : il peut se rendre facilement à Nice, où il inaugure en 1913 un théâtre de prises de vues vitré et un laboratoire de développement, puis utilise la propriété pour des tournages durant la guerre de 14-18. Le château sert ainsi de décor à plusieurs épisodes de la série « Judex », de Louis Feuillade. Sainte-Maxime accueille également en 1920 le tournage du « Penseur » de Léon Poirier, avec André Nox, Marguerite Madys et Armand Tallier.

Léon Gaumont / Archives La Provence

Léon Gaumont / Archives La Provence

Léon Gaumont / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

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Léon Gaumont / Archives La Provence

Léon Gaumont / Archives La Provence

Léon Gaumont / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

Les studios Gaumont des Buttes Chaumont, à Paris / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

L'emblème de la société Gaumont / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

Le Gaumont Palace en 1914 / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

L'entrée du château des Tourelles / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

Film de Louis Feuillade tourné en 1918 à Nice / Archives La Provence

« Après une vie consacrée à la recherche et à l’édification d’une puissante société, Léon Gaumont peut enfin jouir dans les années 1930 de sa belle propriété, où il se retire pour profiter de son bateau, le 'Elgé' (phonétiquement, les initiales de son prénom et de son nom), détaille Jean-Daniel de Germond. Il eut successivement comme marins des personnes bien connues à Sainte-Maxime, François Bonifacci (conseiller municipal à la Libération) et Anselmi. Ils étaient chargés de tenir le bateau toujours prêt à partir pour une partie de pêche, le passe-temps favori de Léon Gaumont. L’âge venant, il vend son embarcation en 1939. Le 8 août 1946, il s’éteint dans sa propriété. Deux ans plus tard, ses héritiers se déferont des Tourelles, pour 8,8 millions de francs ».

Partie de pêche au large de Sainte-Maxime, dans les années 1930 / Archives La Provence

Partie de pêche au large de Sainte-Maxime, dans les années 1930 / Archives La Provence

Partie de pêche au large de Sainte-Maxime, dans les années 1930 / Archives La Provence

Charles Pathé et Léon Gaumont / Arte

Charles Pathé et Léon Gaumont / Arte

Charles Pathé et Léon Gaumont / Arte

Charles Pathé et Léon Gaumont / Arte