Lourmarin / Le Galinier, refuge pour la cuisine nature de Johanna Solal
Cette magnifique bastide du XVIIIe siècle nichée dans un vaste parc accueille la jeune cheffe en résidence pour l'été. A la fois simples et sincères, ses assiettes vous emmènent sur des terres végétales très touchantes.

Longtemps propriété du chef Edouard Loubet qui logeait dans cette magnifique bastide du XVIIIe siècle avec un vaste parc, Le Galinier a accueilli l'été dernier en résidence à Lourmarin les cheffes du collectif Baïta (Mina Kandé et Minou Sabahi). Une formule très réussie, reprise cette année avec Johanna Solal jusqu’au 1er septembre. Venue du design et de la mode, vive et pétillante, cette jeune femme a bifurqué ensuite vers la cuisine. Passée à Bordeaux chez Boulan, puis à Paris chez Dersou, elle a trouvé son univers grâce à une rencontre décisive avec Pierre Jancou (un des maîtres de la « cuisine brute »). Depuis, elle vagabonde, comme voici quelques saisons à Marseille pour une résidence chez Sessun Alma. Avec pour mantra « une cuisine gourmande, généreuse, pleine d’amour », essentiellement végétale, Johanna Solal s’attache surtout à créer des rencontres avec les producteurs locaux. Ce qui, au vu du terroir du Luberon et de la vallée de la Durance, lui offre un terrain de jeux extraordinaire ! Et offre au gastronome une parenthèse bienvenue, loin des codes classiques, qui doit autant à l'accueil de Valentin qui assure service charmant et sélection de vins heureux qu'aux saveurs franches et généreuses des assiettes signées Johanna.

Johanna Solal a choisi la cuisine en 2018 / DR
Johanna Solal a choisi la cuisine en 2018 / DR

Charme nature et vieilles pierres / Photo Benoît Linero
Charme nature et vieilles pierres / Photo Benoît Linero
Comment êtes-vous passée des ateliers textile aux fourneaux ?
J'ai dessiné des imprimés pour de grandes maisons durant une dizaine d'années. J'en étais très heureuse, puis je me suis essoufflée et j'ai passé un CAP de cuisinière à Paris, avec une formation d'un an. J'ai été emportée par la passion de ce métier, par sa créativité, par les rencontres, les liens avec les producteurs. J'ai retrouvé ce que j'avais un peu perdu dans la mode, plus d'authenticité. Au départ, c'était compliqué, les méthodes ne sont pas les mêmes, tout va très, très vite en cuisine. Le facteur physique aussi est important.
Quel a été votre parcours depuis 2018?
J'ai d'abord travaillé pendant un an chez Dersou, avec un chef japonais. J'ai appris les techniques, l'exigence, la précision, les gestes. J'avais besoin d'avoir les outils pour ensuite pouvoir créer des choses et après, j'ai pu aller ailleurs : à Bordeaux, chez Boulan, un ostréiculteur qui avait également un restaurant et chez qui on travaillait énormément les poissons. En 2020, je rencontre Pierre Jancou et sa cuisine brute et tout change : nous avons travaillé tous les deux en tant que chefs itinérants. Nous avons fait des résidences à Paris, dans la Drôme, dans les Corbières où nous avons repris le Café des Sports, à Marseille où nous sommes intervenus chez Sarments puis chez Sessun Alma.

En cuisine, le plaisir des techniques simples / DR
En cuisine, le plaisir des techniques simples / DR

Tartare végétal et oeuf mariné soja / DR
Tartare végétal et oeuf mariné soja / DR
Et vous voici à Lourmarin, au Galinier. Un beau projet, sous la bannière du collectif Baïta avec le soutien du Groupe Beaumier...
Je suis très heureuse d'être ici avec Valentin. Je suis bien évidemment influencée par le lieu, par la demande de Beaumier qui cherche une voie qui sorte des sentiers battus et par les rencontres avec les producteurs. Ici, il y a des gens extraordinaires, par exemple Jean-Pierre qui produit de toutes petites quantités de légumes, chemin de Pierrouret : il se définit comme un collectionneur de tomates anciennes devenu maraîcher. On bénéficie aussi de l'expérience de Minou Sabahi, qui a posé les bases de cette renaissance du Galinier. L'idée du projet, c'est d'accueillir les gens comme à la maison, de préserver l'authenticité, de laisser opérer le charme.
Humble, franche et végétale sont les mots qui me viennent pour parler de votre cuisine, qui est un vrai bonheur simple. Cela vous convient ?
Je veux aller à l'essentiel des goûts, que l'on puisse reconnaître ce que l'on mange, une cuisine savoureuse et réconfortante, pas sophistiquée. Je viens de la bistronomie, avec des assiettes que l'on partage, avec des vins naturels. Cela a construit ma cuisine et je le retranscris au Galinier, avec l'exigence et l'inspiration d'un cadre. Mon envie, c'est vraiment de nourrir des relations, des histoires avec les producteurs. Le végétal, c'est effectivement ce qui me guide : le produit animal reste secondaire, quelques touches mais jamais au centre. Par exemple en juin, quand je suis arrivée, je proposais un travail sur les légumes de printemps et la fleur de capucine, où la joue de boeuf n'était utilisée que pour une pointe de goût.

Raviole condiment concombre et pesto herbes / DR
Raviole condiment concombre et pesto herbes / DR

Le sens de l'accueil et du service / DR
Le sens de l'accueil et du service / DR
Pratique
Du mercredi au dimanche soir
Menu unique, 60 euros / personne, hors boissons
Réservations : 06 84 86 46 11 ou par mail restaurant.legalinier@beaumier.com
Avenue du 8 mai 1945, Lourmarin
04 90 08 92 46 beaumier.com

Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero
Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero

Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero
Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero

Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero
Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero

Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero
Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero

Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero
Le Galinier à Lourmarin, bastide provençale XVIIIᵉ avec parc paysager / Photo Benoît Linero