EN IMAGES
Les vraies photos
des vétérans
de Waterloo
Le 18 juin 1815, ils étaient aux côtés de l’Empereur, pour la dernière grande bataille napoléonienne. Quatre décennies plus tard, ces vétérans enfilent de nouveau leurs uniformes pour d’incroyables photos : conservées aux USA par l’Université Brown de Providence, elles constituent un témoignage unique sur les rescapés de la Grande Armée. LaProvence.com a obtenu l'autorisation exceptionnelle de les reproduire pour le Bicentenaire de la mort de Napoléon Ier.
C’est une poignée de vieilles photographies, qui dormaient jusqu’à il y a peu dans les archives de l’Université Brown de Providence (Rhode Island), une des plus prestigieuses des États-Unis. Les 200 ans de Waterloo les ont remises en lumière et elles ont été exposées à Amsterdam, au Rijksmuseum. À ce jour, très peu de médias ont pu reproduire l’intégralité de ces quinze vues, qui appartenaient à Anne Seddon Kinsolving Brown (1906-1985). Née à New York, elle fut une des journalistes les plus célèbres des années 1920, avant son mariage avec le richissime John Nicolas Brown. Passionnée par l’Histoire, elle constitue alors une passionnante collection d’objets militaires (6.000 soldats de plomb, 14.000 livres, 18.000 planches, albums, revues, tableaux, estampes, photos, etc.), qui est aujourd’hui conservée à Providence. Les photos des rescapés de Waterloo en sont une des pièces majeures. On ignore quand, comment et par qui elles ont été prises… Seul indice, une décoration portée ces vétérans, la médaille de Sainte-Hélène, a été créée par Napoléon III en août 1857. Les chercheurs de l’Université Brown imaginent donc que ces clichés datent de 1858 : ces « grognards » auraient été immortalisés le 5 mai, date anniversaire de la mort de l’Empereur et jour d’un rassemblement annuel des anciens de la Grande Armée. Ils se retrouvaient à Paris, place Vendôme. Des quinze qui ont pris la pose, on ne sait pas grand-chose, sinon des noms, des régiments, des dates de service, parfois une origine comme pour le mamelouk Ducel qui aurait vécu à Marseille. Une certitude toutefois : quatre décennies après Waterloo, ces hommes âgés de 60 ans au minimum conservaient une fidélité sans faille envers celui qui les avait conduits à travers l’Europe.
M. Burg
23e Régiment d’Infanterie de la Garde impériale. Les grenadiers étaient les soldats d’élite de la Grande Armée. Ils devaient mesurer au minimum 1,83 mètre et savoir lire et écrire.
Sergent Delignou
1er Régiment de Chasseurs à cheval de la Garde impériale. Ce maréchal des logis était chargé de l’approvisionnement des troupes et des chevaux.
M. Dreuze
2e Régiment de Lanciers. Commandée par Jean-Baptiste Sourd, cette unité connaît de lourdes pertes à Waterloo dans l’assaut contre la ferme du Mont-Saint-Jean.
M. Ducel
10e Escadron de mamelouks des Chasseurs à cheval de la Garde impériale. Créés durant la campagne d’Égypte avec des combattants musulmans, ces pelotons intègrent par la suite des Européens.
Le fourrier Dupont
1er Régiment de Hussards. M. Dupont était un sous-officier chargé spécialement des écuries, reconnaissable aux bandes dorées sur les bras de son uniforme.
M. Fabry
1er Régiment de Hussards. En 1811, le maréchal des logis-major Fabry rejoint cette unité qui avait fourni l’escadron de service auprès de Napoléon lors de la victoire de Iéna.
Sergent Lefebvre
2e Régiment du Génie. Créée par Louis XVIII lors de la première Restauration, cette unité de spécialistes des tranchées rallie Napoléon durant les 100 jours.
M. Lona
24e Régiment des Chasseurs à cheval. Chevalier de la Légion d’honneur, M. Lona avait perdu un œil au combat : 18.000 soldats français revinrent mutilés de Waterloo.
M. Maire
7e Régiment de Hussards. Créée en 1792, cette unité est opposée à Waterloo aux carrés de l’infanterie anglaise.
Brigadier Manbarr
8e Régiment de Dragons. Engagés à Waterloo dans la brigade Gobrecht, ces cavaliers sont commandés par le colonel Charles Martigue qui est blessé de deux coups de lance à la ferme de Mont-Saint-Jean.
M. Moret
2e Régiment de Hussards. Après Waterloo, ses bataillons sont dirigés vers Belfort où ils combattent jusqu’au 1er juillet et font 600 prisonniers autrichiens.
M. Schmitt
Unité inconnue. M. Schmitt aurait fait partie d’un régiment cantonné en montagne, sans doute au sein de l’armée des Alpes qui avait rejoint en 1799 l’armée d’Italie.
Sergent Tania
Garde impériale. La grande tenue de la Vieille Garde était célèbre dans toute l’Europe : habit bleu à revers rouges, veste de bazin blanc, culotte à boucles d’argent et bonnet à poil orné d’un plumet rouge.
M. Verline
2e Régiment de Lanciers. Créée en 1811, cette unité rassemble des hommes venus du 3e Dragons. Engagée dans la campagne de Russie, elle participe aux batailles de la Moskowa et de la Bérézina.
M. Vitry
Garde impériale (Jeune Garde). En 1812, Napoléon renforce ses troupes de « grognards » avec la Jeune Garde et la Moyenne Garde : ce sont elles qui reculent à Waterloo, précipitant la défaite.