PRÉSIDENTIELLE 1965

Front commun du Sud-Est contre le général de Gaulle

Pour visualiser le résultat du premier tour, le 5 décembre 1965, l'ORTF réalise des constructions avec des briques / Ina

Pour visualiser le résultat du premier tour, le 5 décembre 1965, l'ORTF réalise des constructions avec des briques / Ina

Pour visualiser le résultat du premier tour, le 5 décembre 1965, l'ORTF réalise des constructions avec des briques / Ina

Pour la première élection au suffrage universel direct de la Ve République, les partisans de Charles de Gaulle imaginent un plébiscite qui dispenserait leur champion de second tour. C’est compter sans les dynamiques autour de ses cinq challengers, particulièrement François Mitterrand, Jean Lecanuet et Jean-Louis Tixier-Vignancour. Très animée dans le Midi et relayée par la télévision, la campagne provoque la mise en ballottage du président sortant. Qui, s’il est finalement réélu face au candidat de la gauche, doit se contenter le 19 décembre 1965 d’un score de 46% dans les six départements de la région Paca.

Meeting d'extrême droite le 29 mai 1964 à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Meeting d'extrême droite le 29 mai 1964 à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Meeting d'extrême droite le 29 mai 1964 à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Le coup d’envoi de l’élection présidentielle de 1965 est venu du Sud. Très exactement le 19 septembre 1963, quand l’hebdomadaire « L’Express » publie en couverture un titre provocateur : « Monsieur X contre De Gaulle ». Il s’agit de dresser le portrait-robot du meilleur candidat pour affronter le chef de l’État en place, une rumeur assurant que le scrutin pourrait être anticipé. Qui est ce fantôme, cette ombre, cet anonyme dont le journal vante les talents plusieurs numéros durant ? Très vite, le feuilleton passionne la France. Lors d’un voyage dans le Sud-Est, le Général se décide alors à évoquer la question de sa propre candidature : « L’essentiel pour moi, ce n’est pas ce peut penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hippolyte, c’est ce que veut le pays, déclare-t-il à Orange le 25 septembre. J’ai conscience de l’avoir discerné depuis 25 ans. Je suis résolu, puisque j’en ai encore la force, à continuer encore à le faire ». Quoi de plus naturel, après tout, s’il souhaite inaugurer lui-même la réforme qu’il a faite adopter par le pays l’année précédente ? De Gaulle se garde bien toutefois d’annoncer sa candidature.

La première page de « L’Express » du 3 octobre 1963 / La Provence

La première page de « L’Express » du 3 octobre 1963 / La Provence

La première page de « L’Express » du 3 octobre 1963 / La Provence

Gaston Defferre à Clichy le 1er février 1964, au cours du congrès extraordinaire de la SFIO / AFP

Gaston Defferre à Clichy le 1er février 1964, au cours du congrès extraordinaire de la SFIO / AFP

Gaston Defferre à Clichy le 1er février 1964, au cours du congrès extraordinaire de la SFIO / AFP

« Quelques noms sont alors lancés, rappelle le journaliste Pierre Viansson-Ponté alors au ''Monde''. François Mitterrand, Maurice Faure, José Bidegain qui dirige les ''Jeunes patrons'' mais il n’a que 38 ans, même le gaulliste Chaban-Delmas, qui n’a jamais eu, il est vrai, d’ennemis à gauche ». Un mois plus tard, « Le Canard enchaîné » titre : « Ce Monsieur X, c’est l’homme au masque Defferre »… Avec ce jeu de mot pointant Gaston Defferre, l’intrigue montée pour pousser le maire socialiste de Marseille est déjouée. Ce qui n’empêche pas la poursuite de l’opération : le 12 janvier 1964, Defferre expose à Marseille son programme de candidat à l’Élysée, annonçant qu’il ne négociera pas avec le Parti communiste, qu’il rejette toute idée de « programme commun », mais qu’il acceptera les voix communistes. « Comment, dans ces conditions, s’étonner que les communistes l’accusent aussitôt de ''faire le jeu du pouvoir gaulliste'' ? », s’interroge Viansson-Ponté. Les premiers sondages sont prometteurs, le candidat en puissance de la SFIO recueille 24% d’opinions favorables.

La difficulté est toutefois de tenir jusqu’à la fin 1965, le calendrier initial de l’élection étant finalement maintenu. Et surtout, de constituer une coalition avec les centristes, lesquels tergiversent un temps… puis prennent leurs distances (ils préféreront finalement avoir leur propre candidat, Jean Lecanuet). Face à l’hostilité de Guy Mollet, le patron de la SFIO, qui refuse en fait de partager son pouvoir avec un concurrent trop ambitieux, Gaston Defferre se retire finalement de la course en juin 1965. La place est libre, François Mitterrand l’occupera : après s’être assuré du soutien de Waldeck Rochet qui dirige le PCF, des radicaux de gauche et des socialistes, il constitue la FGDS (Fédération de la Gauche démocrate et socialiste) et se lance dans la bataille le 9 septembre.

François Mitterrand rassemble les socialistes, les communistes et les radicaux de gauche / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

François Mitterrand rassemble les socialistes, les communistes et les radicaux de gauche / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

François Mitterrand rassemble les socialistes, les communistes et les radicaux de gauche / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat en 1962 de la plupart des responsables de l’OAS / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat en 1962 de la plupart des responsables de l’OAS / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat en 1962 de la plupart des responsables de l’OAS / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Si la candidature de « Monsieur X » fait long feu, ce n’est pas le cas de celle de Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont le premier acte fort se situe également dans le Midi, après une annonce le 17 novembre 1963 dans le Loiret qui a rassemblé la fine fleur de l’extrême droite. Élu député des Basses-Pyrénées en 1936, celui que l’on surnomme « TV » a été secrétaire général adjoint à l’Information de l’État français au sein du gouvernement de Vichy en 1940 (il était en charge de la censure et d’appliquer « l’interdiction faite aux Juifs d’exercer toute profession dans le cinéma, le théâtre, la radio et l’édition»). Avocat en 1962 de la plupart des responsables de l’OAS, dont le général Raoul Salan, l’un des putschistes d’Alger en avril 1961, et de Jean Bastien-Thiry, cerveau de l’attentat du Petit-Clamart. Longtemps proche de Louis-Ferdinand Céline, avec qui il entretint une correspondance soutenue.

Dans les urnes, l’extrême droite ne pèse pas grand-chose : 0,9% aux précédentes élections. Mais Tixier et ses amis sentent un vent porteur. Ils comprennent bien que la perte des colonies n’a toujours pas été digérée par des millions de Français. Que le déracinement des pieds-noirs leur offre un électorat sur un plateau. Que les 15% de « non » récoltés dans les grandes villes du sud comme Marseille, Nice, Toulon, Avignon, lors du référendum du 8 avril 1962 sur les accords d’Évian, peuvent constituer le socle de bastions régionaux. Qu’à l’inverse la page de la Collaboration durant la Seconde Guerre mondiale est tournée, ou presque. En janvier 1964, avec un score estimé à 5%, les premiers sondages sont plutôt encourageants. « Ce n’était pas formidable, mais c’était un premier pas, raconte Jean-Marie Le Pen, ex-député poujadiste, alors chargé d’organiser la campagne de ''TV''. Nous avions deux ans devant nous : aussi nous nous sommes retroussé les manches ».

Jean-Marie Le Pen à la tribune d’un meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour dont il est le directeur de campagne / La Provence

Jean-Marie Le Pen à la tribune d’un meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour dont il est le directeur de campagne / La Provence

Jean-Marie Le Pen à la tribune d’un meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour dont il est le directeur de campagne / La Provence

Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

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Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Charles de Gaulle sur la côte varoise pour le 20e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Affiche de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'extrême droite / La Provence

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Tixier-Vignancour à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur un meeting de Jean Lecanuet à Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Rapport des Renseignements généraux sur le suivi par la presse d'un meeting de soutien à François Mitterrand / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

La foule au meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour au Stadium de Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

La foule au meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour au Stadium de Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

La foule au meeting de Jean-Louis Tixier-Vignancour au Stadium de Marseille / Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Présidée par l’ancien député d’Alger Philippe Marçais, l’Association nationale Tixier-Vignancour maille l’ensemble du territoire de ses « comités TV». La collecte des fonds est confiée à Alain de Lacoste-Lareymondie, créateur du comité de Vincennes, qui servit de vitrine légale à l’OAS. Pour frapper un grand coup, le premier meeting de la campagne a lieu en mai 1964 à Marseille : pas moins de 15.000 personnes sont au rendez-vous d’après les organisateurs (6.000 pour la police qui parle toutefois de « la plus forte participation constatée à Marseille » depuis la venue de Pierre Poujade en 1955). Il faut dire que « Le Méridional », journal de la droite locale, a soutenu cette initiative et largement battu le rappel : franchement Algérie française, sensible aux sirènes de l’OAS, son propriétaire, Jean Fraissinet, est présent dans la salle. Cet armateur emprisonné à la Libération, qui rêve de ravir la mairie de la ville à Gaston Defferre, accepte même d’intervenir à la tribune en compagnie de Jean-Marie Le Pen. Tixier-Vignancour, qui se définit comme « le candidat entre de Gaulle et Moscou », enflamme le public avec ses coups de griffes, assure que la gauche ne cherche qu’à pratiquer du « sous-gaullisme », et fait scander le nom de Georges Bidault, alors en fuite pour s’être trop rapproché de l’OAS.

Lecanuet pour le centre, Mitterrand pour la gauche, « TV » pour l’extrême droite, le casting de la présidentielle est presque en place. S’y ajoutent deux petits candidats, Pierre Marcilhacy, sénateur non inscrit de la Charente depuis 1948 qui représente un mouvement à la fois antigaulliste et anticommuniste, et Marcel Barbu qui est originaire de la Drôme (voir ci-dessous). Reste à savoir si le général de Gaulle acceptera de remettre son titre en jeu, ou s’il passera la main à son Premier ministre, Georges Pompidou, qu’il a adoubé à plusieurs reprises. La réponse arrive le 4 novembre, jour de la Saint-Charles, lors d’une allocution télévisée. Le ton grave, l’air ombrageux, De Gaulle prend son envol. Lourdement, sans fougue ni grâce. Presque menaçant.

Allocution du général de Gaulle en vue de la campagne électorale / La Provence

Allocution du général de Gaulle en vue de la campagne électorale / La Provence

Allocution du général de Gaulle en vue de la campagne électorale / La Provence

La salle de presse du ministère de l'Intérieur le soir du premier tour de l'élection / AFP

La salle de presse du ministère de l'Intérieur le soir du premier tour de l'élection / AFP

La salle de presse du ministère de l'Intérieur le soir du premier tour de l'élection / AFP

Au point que l’ouverture officielle de la campagne à la radio et à la télévision, à laquelle du haut de sa superbe le chef de l’État a décidé de ne pas participer, va redistribuer les cartes. Alors que la plupart des commentateurs politiques s’accordaient jusqu’alors à pronostiquer une réélection du Général dès le premier tour, sans coup férir, la sanction des sondages ne tarde pas. Mitterrand et Lecanuet décollent, De Gaulle s’essouffle. Le 30 novembre puis le 3 décembre, il consent enfin à s’exprimer à la télévision. Le dimanche 5 décembre, il pleut sur la France, les électeurs se pressent dans les bureaux de vote : ils sont 24.502.916, soit un taux d’abstention très faible, de 15,2%. Peu après 20 heures, l’Ifop et Europe n° 1 donnent une estimation basée sur 300 bureaux, ce qui est une première dans une élection. De Gaulle est très loin de la barre des 50%, Mitterrand dépasserait 30 %. Le ministère de l’Intérieur confirme quelques heures plus tard un second tour entre les deux hommes.

La déception est telle que le Président sortant envisage de se retirer. Et ne donne sa décision de poursuivre que le mercredi suivant, se livrant au passage à un mea culpa qui n’est guère dans ses habitudes : « Je me suis trompé. C’est moi et moi seul qui ai confondu élection et référendum ». Face au front qui se constitue autour de Mitterrand qui en meeting à Nice promet l’amnistie pour les condamnés de l’OAS afin de s’attirer les bonnes grâces des électeurs de Tixier-Vignancour, les « barons» du gaullisme sortent l’artillerie lourde : s’appuyant sur un budget de campagne de plus de 10 millions de francs, les membres du gouvernement participent à des dizaines de meetings en province ; un pamphlet d’une extrême violence contre Mitterrand est imprimé à 15 millions d’exemplaires ; « France-Soir » assure en une qu’il supprimerait le tiercé s’il était élu ! De Gaulle, lui, enregistre trois interventions pour la télévision, sous la forme d’interviews révérencieuses avec Michel Droit, rédacteur en chef du « Figaro littéraire ».

François Mitterrand en meeting dans le Sud-Est durant l'entre-deux-tours / La Provence

François Mitterrand en meeting dans le Sud-Est durant l'entre-deux-tours / La Provence

François Mitterrand en meeting dans le Sud-Est durant l'entre-deux-tours / La Provence

Soirée électorale du second tour à la télévision / Ina

Soirée électorale du second tour à la télévision / Ina

Soirée électorale du second tour à la télévision / Ina

Arrive enfin le 19 décembre, jour du second tour. Comme le pronostiquaient les derniers sondages, De Gaulle l’emporte largement, avec 54,5% des voix contre 45,5% à Mitterrand. On est toutefois loin du plébiscite attendu quelques mois plus tôt. D’autant que plusieurs régions restent jusqu’au bout hostiles au Général, comme les six départements de la région Paca où il n’obtient que 46% des voix. Qu’importe, quel que soit leur camp, tout indique que les Français ont immédiatement adopté la désignation du chef de l’État au suffrage universel direct. Une adhésion qui ne s’est jamais démentie depuis.

Les résultats

Premier tour (5 décembre 1965)

France

Abstentions : 15,3%. Charles de Gaulle (UNR) : 44,6%. François Mitterrand (FGDS) : 31,7%. Jean Lecanuet (MRP) :15,6%. Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite) : 5,2%. Pierre Marcilhacy (CNL) : 1,7%. Marcel Barbu (sans étiquette) : 1,2%.

Région Paca

Abstentions : 17,2%. Charles de Gaulle (UNR) : 37,5%. François Mitterrand (FGDS) : 35,3%. Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite) : 12,4%. Jean Lecanuet (MRP) : 11,7%. Pierre Marcilhacy (CNL) : 1,8%. Marcel Barbu (sans étiquette) : 1,3%.

Second tour (19 décembre 1965)

France

Abstentions : 15,7%. Charles de Gaulle (UNR) : 55,2%. François Mitterrand (FGDS) : 44,8%.

Région Paca

Abstentions : 17,8%. François Mitterrand (FGDS) : 54%. Charles de Gaulle (UNR) : 46%.

Prospectus pour annoncer les passages télévisés du candidat de centre-droit Jean Lecanuet / La Provence

Prospectus pour annoncer les passages télévisés du candidat de centre-droit Jean Lecanuet / La Provence

Prospectus pour annoncer les passages télévisés du candidat de centre-droit Jean Lecanuet / La Provence

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

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Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête second tour tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Marcel Barbu, le 20 novembre 1965 / La Provence

Marcel Barbu, le 20 novembre 1965 / La Provence

Marcel Barbu, le 20 novembre 1965 / La Provence

Marcel Barbu, « candidat des chiens battus »

C’est le « petit candidat surprise » de 1965. Le premier de la Ve République, celui qui sera suivi par les Ducatel (1969), Renouvin (1974), Cheminade (1995, 2012, 2017) et autres Saint-Josse (2002). Il s’est présenté par hasard, parce que lors de l’assemblée générale de l’association qu’il préside et qui milite pour la réalisation de logements sociaux, un adhérent lui a suggéré d’être candidat pour alerter l’opinion sur la difficulté à obtenir des permis de construire. Les cent signatures d’élus indispensables ont été trouvées à la dernière minute, il ne dispose que de peu de moyens et pourtant, trois semaines durant, ce père de seize enfants va se retrouver placé sur un pied d’égalité avec le président de la République en exercice et quatre parlementaires, dont un ancien ministre. Après tirage au sort, c’est même lui qui signe la première intervention télévisée de la campagne officielle : démarrage hésitant, il se présente comme « le candidat des chiens battus » et se dit « sphérique d’opinion »… Né en 1907 dans un bidonville de Nanterre, Marcel Barbu avait débuté comme apprenti bijoutier, créé une société à Besançon puis s’était installé en 1941 dans la Drôme pour organiser une communauté de travail où le responsable des ateliers était élu chaque année par les ouvriers. Arrêté par les Allemands, il se réfugie ensuite dans un maquis. En 1944, la Gestapo le rattrape et il est déporté à Buchenwald. À son retour en France, ce chrétien de gauche devient député de la Drôme, puis démissionne au profit d’un militantisme associatif. Jusqu’à la présidentielle de 1965… Marcel Barbu était le seul candidat que Charles de Gaulle ne méprisait pas (bien qu’il le qualifie en privé de « brave couillon »), car il n’avait jamais trempé dans des combinaisons politiciennes. Ce qui ne l’empêchera pas de terminer bon dernier, avec un score de 1,1%.

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 01:10

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 01:10

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 01:10

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 01:10