PRÉSIDENTIELLE 1995

La grande bascule à droite du « Midi rouge »

Meeting de Jacques Chirac au Dôme de Marseille / Photo Serge Pagano

Meeting de Jacques Chirac au Dôme de Marseille / Photo Serge Pagano

Meeting de Jacques Chirac au Dôme de Marseille / Photo Serge Pagano

Obtenue au terme d’un duel fratricide entre candidats RPR, l’élection de Jacques Chirac face à Lionel Jospin est longtemps restée la plus riche en rebondissements de la Ve République. Dans le Sud-Est, ce succès consacre le glissement politique vers la droite d’une région dominée par la gauche depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Une évolution qui était en fait tout sauf une surprise, ses racines étant anciennes ce qui explique qu’elle ne se soit pas démentie depuis.

Sur la pelouse du Stade vélodrome / La Provence

Lionel Jospin devant le Palais des Papes à Avignon le 7 avril 1995, avec Pierre Arditi, Elisabeth Guigou et Guy Ravier / Photo Jérôme Rey

Lionel Jospin devant le Palais des Papes à Avignon le 7 avril 1995, avec Pierre Arditi, Elisabeth Guigou et Guy Ravier / Photo Jérôme Rey

À une époque où les sondages sont un peu trop pris au pied de la lettre et sans prudence, où le journalisme se fait aussi affirmatif que prédictif, au point de provoquer un rejet sans nuance des uns et de l’autre à la moindre approximation, il est quelque peu désolant de constater qu’en matière d’élection présidentielle, la mémoire est des plus sélectives, au point de zapper sans vergogne ce qu’auraient dû nous apprendre les expériences du passé. Ainsi, un peu plus de 25 ans après, les Français ont bien oublié combien le millésime 1995 ne fut en fait qu’une longue succession de rebondissements et de contre-pieds. Dans un scénario à mi-chemin entre les feuilletons de la presse populaire du XIXe siècle et les séries télévisées américaines, un seul pronostic se vérifiera : l’issue du second tour, avec la confortable victoire de Jacques Chirac devant Lionel Jospin (52,6% contre 47,4%), marquant le retour des gaullistes à l’Élysée. « Cinq mois avant l’élection, personne n’aurait pu imaginer que ces deux hommes se trouveraient un jour face à face pour succéder à François Mitterrand, analyse Pascal Perrineau, directeur du Centre d’études de la vie politique française (Cevipof ). En décembre 1994, le premier était au plus bas dans les sondages, et le second n’était même pas candidat. À en croire les intentions de vote, deux hommes seulement étaient en mesure d’être élus président de la République : le Premier ministre en exercice, Édouard Balladur, et la coqueluche des sondages, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances de François Mitterrand, celui sur lequel comptaient les socialistes : Jacques Delors ».

Jacques Chirac à Arles le 3 février 1995 / La Provence

Jacques Chirac à Arles le 3 février 1995 / La Provence

Jacques Chirac à Arles le 3 février 1995 / La Provence

Edouard Balladur, ministre de cohabitation depuis 1993 / AFP

Edouard Balladur, ministre de cohabitation depuis 1993 / AFP

Edouard Balladur, ministre de cohabitation depuis 1993 / AFP

Le hic, c’est qu’annoncé à 33% un an plus tôt alors que Chirac pataugeait à 14%, le premier décroche subitement dans les sondages lorsqu’il déclare sa candidature, le 18 janvier, en direct de Matignon. Malgré les soutiens actifs de Nicolas Sarkozy et de Charles Pasqua, malgré le ralliement de l’UDF, qui accepte de s’effacer derrière un candidat RPR, Balladur est autant victime de l’abattage de Chirac que d’un retournement de l’opinion : après avoir apprécié son profil rassurant et mesuré en période de cohabitation (la gauche s’étant effondrée aux législatives en mars 1993 et ne conservant que 92 députés, François Mitterrand l’a appelé à Matignon), elle le juge trop conservateur à l’heure où il convient de « changer la société » en désignant un nouveau chef de l’État. Qui plus est, il est éclaboussé par l’affaire Schuller-Maréchal, épisode rocambolesque de l’enquête sur les HLM des Hauts-de-Seine : c’est Matignon qui aurait autorisé la mise sur écoutes du beau-père d’Éric Halphen, le juge qui instruisait le dossier.

Quant à Jacques Delors, il a préféré lever le pied, le 10 décembre 1994, interrogé en direct par Anne Sinclair sur TF1. Il met en avant son âge, 69 ans, et la difficulté de réunir une majorité qui morde sur le centre pour conduire les réformes qu’il prône. Président de la Commission européenne, il est également peu enclin à renouer avec les chicanes de la vie politique française en général et du Parti socialiste en particulier. Pourtant, s’il en est un que François Mitterrand voyait comme un héritier potentiel, c’est bien lui. Le président vieillissant a dressé une liste d’éventuels successeurs qui en dit long sur la haine qu’il voue à son ancien Premier ministre Michel Rocard, qui a dénoncé publiquement son « archaïsme » dès la fin des années 1970, mais aussi quant au respect qu’il accorde à l’inspirateur du tournant de la rigueur de 1983: « 1er, Delors ; 2e, Barre ; 3e, Léotard ; 4e, Giscard ; 5e, Chirac ; 6e, mon chien… 7e, Rocard ! ».

Anne Sinclair et Jacques Delors, le 10 décembre 1994 / MaxPPP

Anne Sinclair et Jacques Delors, le 10 décembre 1994 / MaxPPP

Anne Sinclair et Jacques Delors, le 10 décembre 1994 / MaxPPP

Une de « Libération » du 12 juin 1994 / La Provence

Une de « Libération » du 12 juin 1994 / La Provence

Une de « Libération » du 12 juin 1994 / La Provence

Lors de l’élection européenne de juin 1994, afin de se mettre sur orbite dans la perspective de la présidentielle prévue pour l’année suivante, Michel Rocard a pourtant décidé de conduire la liste du PS, dont il est le Premier secrétaire. Erreur fatale, François Mitterrand lui-même intriguant aussitôt pour élaborer un « missile anti-Rocard » : lâcher Bernard Tapie dans la bagarre des européennes à la tête d’une liste radicale. Le chef de l’État ne ménage pas sa peine : lors d’un repas secret, il force la main aux notables du MRG, refroidis par les péripéties judiciaires du patron de l’OM (bagarre avec le Crédit lyonnais, dossiers Testut et Phocéa, affaire OM-VA, comptes de l’OM…), et fournit des candidats de confiance comme l’ex-ministre PS Catherine Lalumière ou André Sainjon, un syndicaliste venu de la CGT, démarché par Michel Charasse. Plus fort encore : il ponctionne les fonds secrets de l’Élysée pour financer la campagne de Bernard Tapie : 5 millions de francs (soit 75 0000 euros) sont remis à Jean-François Hory, président des radicaux de gauche. De quoi organiser des meetings, payer des affiches et des colleurs, salarier des permanents, louer des avions… À quoi riment toutes ces manigances ? Dix ans après, Michel Rocard refusait de polémiquer avec un mort et se réfugiait dans une pirouette rageuse : « Faut-il vraiment faire un dessin ? ». Pas la peine, en effet : en poussant Tapie, qu’il a pris en affection en 1988, Mitterrand cherche à casser la liste socialiste et à humilier Rocard… Et, comme souvent, il joue avec plusieurs coups d’avance. Étape n° 2 : la reprise en main du PS, ce qui se fera quelques semaines plus tard sous la houlette d’Henri Emmanuelli. Étape n° 3 : une grande réconciliation à l’automne derrière Jacques Delors. Le 12 juin 1994, lorsqu’on lui apporte le résultat de l’élection européenne, Mitterrand arbore la mine des grands soirs : l'« opération Tapie », comme le titrait Libération quelques jours plus tôt, a parfaitement réussi. La liste des radicaux est à 12%, alors que les socialistes sont à la dérive avec 14,4% (ils ont également dû faire face à la concurrence de la liste du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement, 2,6%). Exit Rocard : il ne sera jamais candidat à la présidentielle…

Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

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Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Affiche du candidat socialiste Lionel Jospin / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Profession de foi de Robert Hue, le candidat du PCF / La Provence

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

Colleur d'affiches pour la présidentielle de 1995 / MaxPPP

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

La candidate écologiste Dominique Voynet en meeting à Paris / La Provence

Galvanisé malgré l’étau judiciaire qui se resserre sur lui, Bernard Tapie est-il alors gagné par la folie des grandeurs? Ou François Mitterrand envisage-t-il vraiment de recomposer la gauche autour de lui en fusionnant le MRG, qui a vu tripler le nombre de ses adhérents en quelques mois, et le PS purgé des rocardiens ? L’ancien chanteur et ex-animateur télé, homme d’affaires devenu président de l’OM, passé un temps par le gouvernement comme ministre de la Ville, se lance dans la course à l’Élysée. As de la combinazione, il compte sur la mansuétude de l’équipe Balladur-Sarkozy pour arranger ses démêlés avec le fisc et le Crédit lyonnais, l’objectif du duo RPR étant de mettre des bâtons dans les roues de Jacques Delors. À la fin de 1994, Le Point dévoile les calculs du clan Balladur : en prenant « suffisamment de voix à Jacques Delors au premier tour », une candidature Tapie permettrait à la droite « de se retrouver en duel au second ». Soulignant une première décision particulièrement clémente du tribunal de commerce de Paris, l’hebdomadaire rapporte notamment une conversation entre Nicolas Sarkozy et le président du tribunal pour lui faire « comprendre à demi-mot » qu’il n’y a aucune urgence à prendre une décision trop « sévère » entraînant l’« inéligibilité » de l’homme d’affaires. Une conversation dont Sarkozy a toujours nié qu’elle ait été tenue. Toujours est-il que lorsque Jacques Delors se retire, Tapie imagine qu’un boulevard s’ouvre devant lui. Chimère de courte durée… Quatre jours plus tard, le tribunal de commerce de Paris le rattrape : il est mis personnellement en liquidation judiciaire, ce qui entraîne la perte immédiate de ses mandats et une inéligibilité de cinq ans, sans possibilité de faire appel. Après sept années d’acrobaties politiques, le bateleur ambitieux et sans scrupules est tombé. Tapie est out, il ne se relèvera plus.

14 décembre 1994, Bernard Tapie est placé en liquidation judiciaire / Ina

14 décembre 1994, Bernard Tapie est placé en liquidation judiciaire / Ina

14 décembre 1994, Bernard Tapie est placé en liquidation judiciaire / Ina

Réunion au sommet avec Lionel Jospin, Jacques Delors, Michel Rocard, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn / La Provence

Réunion au sommet avec Lionel Jospin, Jacques Delors, Michel Rocard, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn / La Provence

Réunion au sommet avec Lionel Jospin, Jacques Delors, Michel Rocard, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn / La Provence

Dans le décompte des surprises de cette édition, on pourrait mentionner l’effondrement de la gauche dans le Sud-Est, jusqu’alors considéré comme un de ses bastions aux élections présidentielles. Certes, dans un contexte national particulièrement délicat pour elle, comme le souligne la journaliste Michèle Cotta : « La grande leçon du premier tour du scrutin de 1995 n’est pas que Lionel Jospin ait obtenu 23% des suffrages, ce que ne prévoyaient pas les fabricants de sondages, mais que 60% des Français aient voté pour la droite et l’extrême droite ». Reste qu’avec 36% dans les six départements de la Région Paca, les quatre candidats de gauche (Jospin pour le PS, Hue pour le PCF, Laguiller pour LO et Voynet pour les Verts) accusent un retard de 4 points par rapport à la moyenne du pays. Quant au second tour, c’est Jacques Chirac qui est ici largement en tête (58,6%). Depuis le début de la Ve République, à l’exception de 1969 et du duel Pompidou-Poher, la droite n’a jamais été à pareille fête. Pour ceux qui voulaient croire encore à la survivance politique d’un « Midi rouge » apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle, il y a de quoi être dérouté. Or, le moins que l’on puisse dire est que cette surprise était en fait des plus prévisibles. Pour ne pas dire inéluctable. Car elle était la marque d’une évolution ancienne, qui ne s’est pas démentie depuis au point que l’on puisse parler de « grande bascule de 1995 » : y compris quand la victoire a été au rendez-vous avec François Hollande en 2012, la gauche n’a plus cessé d’être distancée dans le Sud-Est. Plutôt que de la lire comme une rupture, il est donc plus juste d’y voir le point saillant d’un processus, une étape symbolique mais finalement annoncée. Qui bien entendu n’a pas réduit toutes les poches de résistance, par exemple celle des villes communistes de l’étang de Berre, ni empêché des succès ultérieurs souvent liés à des questions de personnalité, comme par exemple la conquête du Conseil régional Paca par Michel Vauzelle en 1998 et la reprise du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence par Jean-Louis Bianco la même année, ou encore plus récemment à Avignon, la victoire de Cécile Helle aux municipales de 2014. « Dotée d’un particularisme rebelle » pour reprendre les mots du sociologue Jean Viard, la région Paca est en effet diverse et ne saurait être considérée comme une entité méridionale composée d’une seule pièce : « Particulièrement hétérogène au niveau de sa démographie et de son peuplement, elle comprend plusieurs territoires caractérisés par des cultures politiques particulières, relevaient dans les années 2000 les politologues aixoises Béatrice Blanchet et Gwenola Le Naour. La Provence intérieure, héritière par bien des aspects de la tradition du socialisme méridional, se distinguant nettement du littoral azuréen ».

Reste que cette « grande bascule de 1995 » est bien réelle. Et mérite tentative d’explication. « On ne peut comprendre les changements de comportements politiques si l’on ignore une myriade de changements », analyse l'historien Jean-Marie Guillon. Explications que l’on trouve donc pêle-mêle et à des degrés divers dans une crise économique née à la fois de phénomènes internationaux et localement, de la difficulté à surmonter les conséquences de la décolonisation… Dans la désindustrialisation et dans la mutation démographique de la région… Dans la montée de l’affairisme et dans la découverte de dérives politico-mafieuses, ce qui a nourri ici une crise morale plus forte qu’ailleurs… Dans la difficulté de la gauche à tourner la page de ses barons socialistes nés de la Résistance, Jean Garcin dans le Vaucluse, Édouard Soldani dans le Var, Gaston Defferre et Louis Philibert dans les Bouches-du-Rhône… Dans un contexte sécuritaire qui a favorisé le réveil de l’extrême droite au point de faire du Front national la formation la plus puissante de la région (1995 étant d’ailleurs l’année des premières véritables conquêtes lepénistes de mairies, à savoir Toulon, Orange et Marignane), d’autant que non contente de l’avoir d’abord couvée, la droite classique a perdu à partir de 1988 beaucoup de sa capacité de mobilisation… Dans le développement d’une abstention certes quasi-ancestrale puisque dès 1848, les taux de participation sont dans le Midi inférieurs à la moyenne nationale, mais qui n’a jamais cessé de progresser depuis, particulièrement dans les classes et les quartiers populaires jusqu’alors favorables à la gauche… Bref, une liste sans fin. Dont ici aussi, au-delà de la crise d’une famille politique, il apparaît clairement que bien des leçons n’ont pas été tirées.

Travailleurs de la réparation navale en 1992 à Marseille / Photo Jacques Windenberger, AD13

Travailleurs de la réparation navale en 1992 à Marseille / Photo Jacques Windenberger, AD13

Travailleurs de la réparation navale en 1992 à Marseille / Photo Jacques Windenberger, AD13

Candidate pour la quatrième fois en 1995, Arlette Laguiller obtient ce qui reste le meilleur résultat de Lutte ouvrière  (5,3%) / La Provence

Candidate pour la quatrième fois en 1995, Arlette Laguiller obtient ce qui reste le meilleur résultat de Lutte ouvrière (5,3%) / La Provence

Candidate pour la quatrième fois en 1995, Arlette Laguiller obtient ce qui reste le meilleur résultat de Lutte ouvrière (5,3%) / La Provence

Les résultats

Premier tour (23 avril 1995)

France

Abstentions : 21,6%. Lionel Jospin (PS) : 23,3%. Jacques Chirac (RPR) : 20,8%. Édouard Balladur (UDF) : 18,6%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 15%. Robert Hue (PC) : 8,6%. Arlette Laguiller (LO) : 5,3%. Philippe de Villiers (MPF) : 4,7%. Dominique Voynet (Les Verts) : 3,3%. Jacques Cheminade (POE) : 0,3%.

Région Paca

Abstentions : 23,2%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 21,6%. Édouard Balladur (UDF) : 19,2%. Lionel Jospin (PS) : 18,9%. Jacques Chirac (RPR) : 18,8%. Robert Hue (PC) : 9,4%. Arlette Laguiller (LO) : 4,5%. Philippe de Villiers (MPF) : 4,4%. Dominique Voynet (Les Verts) : 2,9%. Jacques Cheminade (POE) : 0,2%.

Second tour (7 mai 1995)

France

Abstentions : 20,3%. Jacques Chirac : 52,6%. Lionel Jospin : 47,4%.

Région Paca

Abstentions : 21,7%. Jacques Chirac : 58,6%. Lionel Jospin : 41,4%.

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

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Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Pasqua-Guaino, le duel des Sudistes du RPR

Dans le match sans merci que se livrent Édouard Balladur et Jacques Chirac en 1995, deux Sudistes ont tenu un rôle particulier dans chaque camp, symbolisant les divisions de la famille gaulliste. Ainsi, Charles Pasqua apparaît comme un des principaux organisateurs de la campagne du Premier ministre : né dans les Alpes-Maritimes bien que d’origine corse, il a longtemps travaillé pour Ricard dans le Sud-Est, débutant dans la vie publique en 1964 à Marseille (il crée la liste Libre entreprise en vue d’élections à la Chambre de commerce). Par la suite, celui qui fut vice-président du Sac de 1965 à 1969 s’installe dans les Hauts-de-Seine dont il deviendra le « patron » politique, s’impose comme un des acteurs majeurs du RPR et se voit confier le ministère de l’Intérieur, tant par Chirac en 1986 que par Balladur en 1993. Henri Guaino est alors beaucoup moins connu, puisque cet Arlésien a essentiellement travaillé comme économiste au Crédit Lyonnais et enseigné à Sciences Po. Nommé en 1993 chargé de mission auprès de Philippe Séguin, alors président de l’Assemblée nationale, il devient l’année suivante conseiller de… Charles Pasqua. Catalogué comme « gaulliste social » et eurosceptique, il décide de rester fidèle à Jacques Chirac pour la présidentielle de 1995 : reprenant les idées développées dix ans plus tôt par le philosophe et sociologue Marcel Gauchet, c’est lui inspire pour la campagne le thème de la « fracture sociale », qui se révélera décisif dans la victoire de son champion. De 1995 à 1998 à la tête du commissariat général du Plan, Henri Guaino est devenu en 2007 un des conseillers les plus emblématiques de Nicolas Sarkozy.

 Charles Pasqua, un des principaux organisateurs de la campagne d'Edouard Balladur / La Provence

Charles Pasqua, un des principaux organisateurs de la campagne d'Edouard Balladur / La Provence

Charles Pasqua, un des principaux organisateurs de la campagne d'Edouard Balladur / La Provence

Henri Guaino inspire à Jacques Chirac le thème de la « fracture sociale » / La Provence

Henri Guaino inspire à Jacques Chirac le thème de la « fracture sociale » / La Provence

Henri Guaino inspire à Jacques Chirac le thème de la « fracture sociale » / La Provence

Canal +. Durée : 00:34

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