PRÉSIDENTIELLE 2002

Jacques Chirac, l’annonce faite à la maire d'Avignon

Marie-José Roig et Jacques Chirac, le 11 février 2022 à Avignon / Photo Cyril Hiély

Marie-Josée Roig et Jacques Chirac, le 11 février 2022 à Avignon / Photo Cyril Hiély

Marie-Josée Roig et Jacques Chirac, le 11 février 2022 à Avignon / Photo Cyril Hiély

En situation de cohabitation depuis 1997 et la dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République a prévu de se déclarer candidat le plus tard possible, tel Mitterrand en 1988. Bousculé dans les sondages par la progression de Chevènement, il décide finalement de démarrer le 11 février dans le Vaucluse : un territoire et des circonstances soigneusement choisis pour donner le tempo de la campagne à venir.

Jacques Chirac à Paris le 11 février 2002, de retour d'Avignon où il vient d'annoncer sa candidature / AFP

Jacques Chirac à Paris le 11 février 2002, de retour d'Avignon où il vient d'annoncer sa candidature / AFP

Jacques Chirac à Paris le 11 février 2002, de retour d'Avignon où il vient d'annoncer sa candidature / AFP

Ce n’était qu’un demi-suspense. Jacques Chirac, président de la République élu en 1995, laissait planer le doute sur une nouvelle candidature au printemps 2002 (dans le cadre d’un mandat présidentiel passé de sept à désormais, cinq ans). L’un de ses challengers, Nicolas Sarkozy, l’avait pourtant interpellé en lui lançant rudement, après avoir critiqué les « discours creux », que tout le monde savait qu’il serait candidat, mais que « la question à laquelle vous allez devoir désormais répondre, c’est pourquoi voulez-vous refaire un nouveau mandat ? ».

Inauguration de la ligne TGV Méditerranée, avec Jacques Chirac, Jean-Claude Gaudin, Louis Gallois et Marie-Josée Roig / Photo David Nathan

Inauguration de la ligne TGV Méditerranée, avec Jacques Chirac, Jean-Claude Gaudin, Louis Gallois et Marie-Josée Roig / Photo David Nathan

Inauguration de la ligne TGV Méditerranée, avec Jacques Chirac, Jean-Claude Gaudin, Louis Gallois et Marie-Josée Roig / Photo David Nathan

Sortie du dîner avec une vingtaine de jeunes militants, le 10 février / Photo Gabriel Domenech

Sortie du dîner avec une vingtaine de jeunes militants, le 10 février / Photo Gabriel Domenech

Sortie du dîner avec une vingtaine de jeunes militants, le 10 février / Photo Gabriel Domenech

Jacques Chirac ne répondra pas à cette interrogation à Avignon, mais c’est là, en tout cas, qu’il fait l’annonce publique le 11 février de sa candidature. L’affaire avait été préparée de longue date, comme le prouvera l’agenda de ses réunions les jours suivants, mais le secret de cette décision avait été bien gardé puisque Marie-José Roig, la maire RPR d’Avignon, avec qui il avait dîné la veille (et avec une vingtaine de jeunes militants), opposait un démenti à Europe 1, le matin même, alors qu’on l’interrogeait à ce sujet.

Officiellement, le président de la République, arrivé la veille, dimanche 10, venait pour inaugurer la gare TGV dont Marie-José Roig avait fait un axe important de sa politique de rénovation économique. C’est après avoir rencontré des chefs d’entreprise de la ville, fermes soutiens à la municipalité Roig, et avant de prendre le TGV, que Jacques Chirac fait son annonce. En 1995, c’était par un entretien au quotidien « La Voix du Nord » qu’il avait lancé une campagne qui allait porter sur la « fracture sociale ». Il changeait donc de symbolique sept ans après, un choix des plus intéressants. La Provence était en effet devenue l’un des bastions de la droite, l’électorat du FN était à stabiliser sinon à reconquérir, et dans le Vaucluse, la gauche était en net recul. D’où les commentaires de Marie-José Roig visibles sur dans un reportage qui se trouve sur le site « Sudorama » de l’Ina, ironisant sur les commentaires faits sur son compte lors de son duel victorieux contre la socialiste Élisabeth Guigou, alors ministre de l’Emploi et représentant une certaine élite de gauche.

Table ronde avec des chefs d’entreprise vauclusiens / Photo David Nathan

Table ronde avec des chefs d’entreprise vauclusiens / Photo David Nathan

Table ronde avec des chefs d’entreprise vauclusiens / Photo David Nathan

12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

Jacques Chirac en Corse au m12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiélyilieu des années 1980 / Photo Dany Filippi

12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiély

12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

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12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

12h38 / Marie-Josée Roig : « Pardonnez mon audace. Serez-vous candidat ? » / Photo Cyril Hiély

Jacques Chirac en Corse au m12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiélyilieu des années 1980 / Photo Dany Filippi

12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiély

12h39 / Jacques Chirac : « Vous m’avez posé une question franche et directe, j’y répondrai dans le même esprit » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h40 / Jacques Chirac : « Oui, je suis candidat (…). J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

12h41 / Marie-Josée Roig : « Merci, merci, merci ! » / Photo Cyril Hiély

La victoire de Marie-Josée Roig (ici avec Alain Dufaut) aux municipales de 1995 / Photo Ange Esposito

La victoire de Marie-Josée Roig (ici avec Alain Dufaut) aux municipales de 1995 / Photo Ange Esposito

La victoire de Marie-Josée Roig (ici avec Alain Dufaut) aux municipales de 1995 / Photo Ange Esposito

Marie-José Roig, fidèle chiraquienne, s’était engagée en politique au moment de la fondation du RPR. Élue sur la liste de Jean-Pierre Roux (RPR) en 1983, elle était devenue son adjointe à la Culture et avait contribué à la conquête du département par la droite. En effet, elle avait battu le maire socialiste Guy Ravier en 1995 et devenait ainsi la première femme maire d’une ville de plus de 100.000 habitants au sud de la Loire. Elle avait été déjà en 1993 la première députée femme du Vaucluse (en battant Guy Ravier). Elle venait, en mars 2001, d’être réélue, au terme d’une rude bataille, maire d’Avignon contre Élisabeth Guigou qui, en 1997, l’avait devancée de 72 voix aux législatives.

Toutes ces batailles électorales s’étaient déroulées dans le cadre de triangulaires avec, toujours, une présence FN au second tour. La réélection de 2001 est donc une revanche personnelle pour Marie-José Roig, mais aussi une leçon donnée au gouvernement Jospin dont fait partie Élisabeth Guigou. D’où le choix de Jacques Chirac qui sait qu’il va devoir affronter Lionel Jospin. Personne n’imagine alors ce qui va suivre, à savoir l’élimination de Jospin au premier tour…

Elisabeth Guigou lors de la campagne des municipales de 2001 / Photo Frédéric Speich

Elisabeth Guigou lors de la campagne des municipales de 2001 / Photo Frédéric Speich

Elisabeth Guigou lors de la campagne des municipales de 2001 / Photo Frédéric Speich

Marie-Josée Roig sera ministre entre 2004 et 2005, d’abord de la Famille et de l’Enfance, puis déléguée à l’Intérieur et aux Collectivités locales / La Provence

Marie-Josée Roig sera ministre entre 2004 et 2005, d’abord de la Famille et de l’Enfance, puis déléguée à l’Intérieur et aux Collectivités locales / La Provence

Marie-Josée Roig sera ministre entre 2004 et 2005, d’abord de la Famille et de l’Enfance, puis déléguée à l’Intérieur et aux Collectivités locales / La Provence

Lors de la présidentielle, Jacques Chirac fera à Avignon son moins mauvais score des villes vauclusiennes (21,6% des voix, mais Le Pen arrive en tête avec 22%). Au second tour, c’est dans le Vaucluse que le leader du FN fera son meilleur résultat dans la région (29,6%). Marie-José Roig va prendre une nouvelle revanche sur Élisabeth Guigou en juin 2002 en reprenant son siège de député de la 1ère circonscription. Elle deviendra, à son tour, ministre entre 2004 et 2005, d’abord de la Famille et de l’Enfance, puis déléguée à l’Intérieur et aux Collectivités locales auprès de Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur, ce qui confirmera sa fidélité chiraquienne. Elle sera réélue député et maire d’Avignon en 2007 et 2008.

Jean-Pierre Chevènement lors d'un débat organisé par « La Provence ». Le « troisième homme » sera finalement cantonné à 5,3% des voix / Photo Bruno Souillard

Jean-Pierre Chevènement lors d'un débat organisé par « La Provence ». Le « troisième homme » sera finalement cantonné à 5,3% des voix / Photo Bruno Souillard

Jean-Pierre Chevènement lors d'un débat organisé par « La Provence ». Le « troisième homme » sera finalement cantonné à 5,3% des voix / Photo Bruno Souillard

Les résultats

Premier tour (21 avril 2002)

France

Abstentions : 28,4%. Jacques Chirac (RPR) : 19,9%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 16,9%. Lionel Jospin (PS) : 16,2%. François Bayrou (UDF) : 6,8%. Arlette Laguiller : 5,7% (LO). Jean-Pierre Chevènement (Pôle républicain) : 5,3%. Noël Mamère (Les Verts) : 5,3%. Olivier Besancenot (LCR) : 4,3%. Jean Saint-Josse (CPNT) : 4,2%. Alain Madelin (DL) : 3,9%. Robert Hue (PCF) : 3,4%. Bruno Mégret (MNR) : 2,3%. Christiane Taubira (PRG) : 2,3%. Corinne Lepage (écologiste) : 1,9%. Christine Boutin (divers droite) : 1,2%. Daniel Gluckstein (PT) : 0,5%.

Région Paca

Abstentions : 27,5%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 23,4%. Jacques Chirac (RPR) : 18,9%. Lionel Jospin (PS) : 13%. François Bayrou (UDF) : 6,1%. Jean-Pierre Chevènement (Pôle républicain) : 5,3%. Noël Mamère (Les Verts) : 4,9%. Arlette Laguiller : 4,5% (LO). Jean Saint-Josse (CPNT) : 4,3%. Alain Madelin (DL) : 4,1%. Bruno Mégret (MNR) : 3,8%. Robert Hue (PCF) : 3,8%. Olivier Besancenot (LCR) : 3,3%. Corinne Lepage (écologiste) : 1,7%. Christiane Taubira (PRG) : 1,7%. Christine Boutin (divers droite) : 0,9%. Daniel Gluckstein (PT) : 0,4%.

Second tour (5 mai 2002)

France

Abstentions : 20,3%. Jacques Chirac (RPR) : 82,2%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 17,8%.

Région Paca

Abstentions : 20,3%. Jacques Chirac (RPR) : 72,3%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 27,7%.

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

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Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

FN, l’ivresse du 21 avril, la gueule de bois du 5 mai

« France xénophobe et raciste »… Quelques heures après l’annonce du résultat, le « coup de tonnerre » de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle, le rassemblement est spontané ; quelques dizaines d’ados d’abord puis plus d’un millier d’anti-FN se retrouvent dès le 21 avril au soir sur le Vieux-Port de Marseille. Une manifestation qui en appelle d’autres, d’Avignon à Nice en passant par Aix et Toulon, jusqu’à 5.000 personnes au lendemain du scrutin dans la cité phocéenne. Ville choisie comme cœur de cible de l’entre-deux tours par les états-majors frontistes. « Parce que le meeting du 16 avril était magique », estimait à l’époque Alain Vizier, le directeur du service presse du FN. Et aussi, bien sûr, parce que « c’est un gros bassin électoral pour nous, comme toute la région sud ». De fait, si Jean-Marie Le Pen a obtenu 16,86% des voix au niveau national, son premier tour dans les six départements de la Région Paca est encore plus exceptionnel : en tête, avec plus de 23%. Un score auquel pour mesurer le poids de l’extrême droite, il faut ajouter les 3,8% de Bruno Mégret, soit un potentiel électoral de 27%… Mais il n’y aura pas d’effet retard. Le 2 mai, Le Pen est en meeting devant 3.500 personnes - 7.000 étaient attendues - au Palais des sports de Marseille, il distribue les claques à « Supermenteur » ainsi qu’il a surnommé son adversaire, Jacques Chirac. Mais la machine tourne à vide, d’autant que pendant ce temps-là, 5.000 « anti » manifestent sur le Vieux-Port derrière Robert Hue (PC), Jean-Luc Mélenchon (PS), Olivier Besancenot (LCR), Noël Mamère (Verts). François Bayrou, président de l’UDF, tient, lui, un contre-meeting au Palais du Pharo avec BHL, Nagui et Jean-François-Kahn. Suivra le résultat que l’on sait, avec la réélection de Jacques Chirac. C’est à Marseille encore que l’entourage de Jean-Marie Le Pen avait envisagé pour lui une candidature aux législatives. Il préférera passer la main et le Front sera incapable de rééditer le mois suivant son score de la présidentielle. Il aura néanmoins obtenu une (petite) victoire : avoir réussi à rayer de la carte le MNR et son leader Bruno Mégret, défait dans son bastion de Vitrolles. Avec un score national d’1,1%, des comptes de campagne rejetés pour utilisation du personnel municipal de la ville de l’étang de Berre (une mesure exceptionnelle décidée par le Conseil constitutionnel qui n’est arrivée qu’en 1995 pour Jacques Cheminade et 2012 pour Nicolas Sarkozy), des nuages judiciaires qui s’accumulent, le parti du « félon » est exsangue. La chute est proche puisque quelques mois plus tard, à l’occasion d’une municipale partielle, la femme de Bruno Mégret perdra définitivement la mairie de Vitrolles…

Jean-Marie Le Pen en meeting à Marseille après sa qualification pour le second tour / La Provence

Jean-Marie Le Pen en meeting à Marseille après sa qualification pour le second tour / La Provence

Jean-Marie Le Pen en meeting à Marseille après sa qualification pour le second tour / La Provence

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 02:31

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 02:31

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 02:31

Sudorama / Institut National de l'Audiovisuel. Durée : 02:31