PRÉSIDENTIELLE 2007

Les Alpilles, base secrète de la campagne de Nicolas Sarkozy

A la veille du premier tour, Nicolas Sarkozy chevauche un Camargue lors de sa visite aux Saintes-Maries-de-la-Mer / Photo Frédéric Speich

A la veille du premier tour, Nicolas Sarkozy chevauche un Camargue lors de sa visite aux Saintes-Maries-de-la-Mer / Photo Frédéric Speich

A la veille du premier tour, Nicolas Sarkozy chevauche un Camargue lors de sa visite aux Saintes-Maries-de-la-Mer / Photo Frédéric Speich

À l’heure de la dernière droite de la campagne électorale qui va le conduire à l’Élysée, Nicolas Sarkozy multiplie les séjours dans le pays d’Arles. Dans la plus grande discrétion, les Baux-de-Provence deviennent le Q.G. officieux de son équipe. Ici, des coups politiques se sont montés comme des scènes intimes d’un couple en crise se sont jouées. Après sa victoire, le futur Président envisagera de se retirer quelques jours dans les Alpilles… avant de préférer le yacht de Vincent Bolloré. Un choix qui donnera le ton « bling-bling » de son quinquennat.

A Aix-en-Provence le 15 avril 2007 pour un « pique-nique républicain » / Photo Sophie Spitéri

A Aix-en-Provence le 15 avril 2007 pour un « pique-nique républicain » / Photo Sophie Spitéri

A Aix-en-Provence le 15 avril 2007 pour un « pique-nique républicain » / Photo Sophie Spitéri

Un déplacement dit « de détente » évoquait l’entourage de Nicolas Sarkozy. Dans la réalité, la dernière sortie de campagne du candidat UMP, le vendredi avant le premier tour. À un moment où en raison des règles électorales, la presse lève le pied sur les questions politiques. Pas de souci pour le ministre de l’Intérieur, formidable animal médiatique : en cette matinée du 20 avril, il va faire ce qu’il sait faire de mieux, soigner son image. Au mas « Lou Rayas » en Camargue, les choses ont donc été plutôt différentes d’une simple ballade. Doux euphémisme pour évoquer le bus bondé de reporters, le car de CRS à l’entrée de la manade de Gérard Arnaud, les gendarmes à tous les embranchements depuis Arles… On aurait pu croire que l’on redoutait ici la colère des saliniers qui manifestaient leur désespoir à quelques encablures de là, ou celle des habitants du Parc naturel. Mais non. Nicolas Sarkozy, souriant, talonné par le député-maire des Saintes-Maries-de-la-Mer Roland Chassain, évoque le tournage ici de « D’où viens-tu Johnny » comme s’il y était (ce qui est bien entendu impossible puisque ce film réalisé par Noël Howard avec « l’idole des jeunes » est sorti en 1963). Puis, il file se changer. Un quart d’heure après, en jean et chemise rouge, large sourire et lunettes de flic US, il est sur un cheval. « Il s’appelle Univers, en toute simplicité », lance-t-il en direction de la charrette bondée, chargée de photographes et de journalistes. Tirée par un tracteur, c’est cet équipage qui permet de mieux suivre ses exploits à travers champs. Bringuebalés, le cou tordu, certains entonnent le générique des téléfilms « Zorro » et Nicolas Sarkozy, lui, rigole. Un journaliste se marre : « Tiens, c’est la première fois que Sarko fait le gaucho ! ». D’autres moins, ils ont bien compris qu’ils faisaient partie de la mise en scène, que cela témoigne de la part du candidat d’une conception peu glorieuse de leur profession et des médias, ce qui se vérifiera durant le quinquennat à venir. À l’envoyé spécial de « Libération », le cavalier de lancer : « Allez, sur la charrette, et moi je vais chanter : "Ah, ça ira, ça ira…" ». Téléphone portable rivé à l’oreille, Sarkozy déambule au pas, tenant d’une main les rênes d’Univers. Dans un cliquetis d’appareils photos, il « trie » deux vachettes et hop, retour au mas.

Le candidat suivi par une nuée de journalistes entassés sur un tracteur / Photo Frédéric Speich

Le candidat suivi par une nuée de journalistes entassés sur un tracteur / Photo Frédéric Speich

Le candidat suivi par une nuée de journalistes entassés sur un tracteur / Photo Frédéric Speich

Roland Chassain, un des guides de Nicolas Sarkozy en Camargue / Photo Valérie Farine

Roland Chassain, un des guides de Nicolas Sarkozy en Camargue / Photo Valérie Farine

Roland Chassain, un des guides de Nicolas Sarkozy en Camargue / Photo Valérie Farine

Des interviews ? Ah non, ce n’est pas prévu. Les journalistes filent alors aux Saintes, où il doit rencontrer des militants. Et puis non, ça change : les anti-incinérateurs que l’on a bloqués trois heures à l’entrée de la propriété ont inquiété ses services. Direction la digue au Clos du Rhône, où attendent 3 à 400 militants. Poignées de mains et sourires en rafales, la bise aux gamins et aux Arlésiennes, une seconde de pause devant le tombeau du marquis de Baroncelli et il reste cinq minutes à Eric Coulet, le directeur de la Réserve naturelle de Camargue, pour lui expliquer les menaces de la montée de la mer ici. Puis Nicolas Sarkozy se retourne vers les journalistes : il se dit « serein » pour sa dernière journée, regrette « les attaques de la gauche ». Ah oui, pour les employés des Salins du Midi, il « souhaite qu’un dialogue s’installe ». Et puis le voilà parti, on ne le reverra plus… « Mais vous savez, j’ai eu le temps de lui expliquer tous nos problèmes en Camargue », assure Roland Chassain, aussi épuisé que ravi de cette visite qui vaut soutien dans la bataille qu’il doit livrer aux législatives contre le président socialiste du Conseil régional Michel Vauzelle.

Si l’opération de communication est réussie, elle sera fortement critiquée par la suite. Elle restera toutefois comme un « souvenir magnifique » pour le cavalier qui chevauchait en compagnie de Nicolas Sarkozy, un grand type au teint tanné par la vie de manadier à deux pas des Saintes-Maries-de-la-Mer : Gilbert Arnaud, qui a accueilli au mas « Lou Rayas » la caravane de la présidentielle. « Je l’ai trouvé plein d’humour, sympa, décontracté, et avec une énergie rare, expliquera-t-il quelques années plus tard dans ''La Provence''. J’avais croisé Jacques Chirac, il m’avait impressionné. Pas lui. C’est un garçon qui a du sang comme on dit. Je n’avais jamais vu un type si jeune avec autant d’énergie, d’idées. Après, on m’a même offert un de ces livres qu’on fait fabriquer sur internet. Je l’ai toujours ».

Le mas « Lou Rayas » de Gilbert Arnaud / Photo Frédéric Speich

Le mas « Lou Rayas » de Gilbert Arnaud / Photo Frédéric Speich

Le mas « Lou Rayas » de Gilbert Arnaud / Photo Frédéric Speich

En 2005 à Paris, Nicolas Sarkozy participe avec Jean Reno à une soirée parisienne de dégustation d’huile d’olive / Photo David Nathan

En 2005 à Paris, Nicolas Sarkozy participe avec Jean Reno à une soirée parisienne de dégustation d’huile d’olive / Photo David Nathan

En 2005 à Paris, Nicolas Sarkozy participe avec Jean Reno à une soirée parisienne de dégustation d’huile d’olive / Photo David Nathan

Le choix de la Camargue pour cette folle journée était loin d’être un hasard. En fait, avec trois escales en un mois dans un hôtel des Alpilles et cette dernière journée médiatique en Camargue, le pays d’Arles a bien eu les faveurs de Nicolas Sarkozy au cours de cette campagne. Il en a fait un camp de base, un repaire secret. Ici, des coups politiques se sont montés comme des scènes intimes d’un couple en crise se sont jouées. Des fidélités électorales et des infidélités personnelles. Pourquoi les Alpilles ? La date du 29 juillet 2006 apparaît décisive. Au mariage de l’acteur Jean Reno, au Hameau des Baux (un hôtel 4 étoiles du Paradou), le ministre de l’Intérieur est le témoin du marié. L’actualité internationale exige que son homologue anglais le rejoigne sur place le même jour et le protocole veut, lui, que les deux hommes logent à proximité. Jean-Claude Milani, ancien gardien de but de l’équipe suisse de football et propriétaire du Hameau, leur cède sa maison. C’est à ce moment-là que se situerait le coup de foudre des Sarkozy pour les Alpilles. Ils recherchent alors des mas à vendre, visitent des propriétés à Eygalières et au Destet, près de Mouriès, notamment. Mais « Le Canard Enchaîné » se mêle de l’histoire, et tout est stoppé.

Tout, sauf les visites de plus en plus fréquentes de M. Sarkozy dans cet établissement des Alpilles. Il y a séjourné au moins trois fois ses dernières semaines de campagne. Sans Cécilia. Encore plus dans les mois qui ont précédé le sprint final. C’est là, jusqu’à une heure avancée de la nuit, qu’il a négocié le ralliement de Jean-Louis Borloo le 26 mars. Trois semaines plus tard, à la veille d’un « pique-nique républicain » à Aix-en-Provence, il y était aussi avec Michèle Alliot-Marie, François Fillon et encore Borloo. Entre-temps, en pleine feria d’Arles le 7 avril, il avait dédicacé son livre à Saint-Rémy, chez un libraire qu’il affirmait « bien connaître », et avait passé la soirée dans ce même hôtel : de petites arènes y avaient été installées pour des démonstrations de tauromachie. Un samedi soir entre amis, bercés par des guitares gitanes, avant de reprendre le chemin des meetings…

Séance de dédicaces le 7 avril 2007 à la Maison de la presse de Saint-Rémy-de-Provence / Photo Frédéric Speich

Séance de dédicaces le 7 avril 2007 à la Maison de la presse de Saint-Rémy-de-Provence / Photo Frédéric Speich

Séance de dédicaces le 7 avril 2007 à la Maison de la presse de Saint-Rémy-de-Provence / Photo Frédéric Speich

Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

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Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Nicolas Sarkozy / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Ségolène Royal / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de Jean-Marie Le Pen / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

Affiche pour la campagne de José Bové / La Provence

Nicolas Sarkozy a eu le coup de foudre pour la Camargue dans les années 1990 / Photo Frédéric Speich

Nicolas Sarkozy a eu le coup de foudre pour la Camargue dans les années 1990 / Photo Frédéric Speich

Nicolas Sarkozy a eu le coup de foudre pour la Camargue dans les années 1990 / Photo Frédéric Speich

Et puis, bien sûr, il y a eu la sortie en Camargue. De vastes espaces de liberté avec lesquels son histoire est plus ancienne. Alors ministre d’Édouard Balladur, Nicolas Sarkozy y était venu monter à cheval avec Jacques Mailhan et Hubert Yonnet. « À ce moment-là, il m’était apparu dans la lignée d’un Olivier Guichard qui a créé le Parc, d’un Jacques Duhamel, d’un Pompidou ; il voulait apporter quelque chose pour que la Camargue ne change pas », racontera plus tard le manadier des Bernacles. Un souvenir qui l’a peut-être poussé à ce dernier tour de piste d’avant-premier tour, à ce déjeuner à huis clos avec nombre d’élus du pays d’Arles (Charles Fabre, Anne-Marie Bertrand, Lucien Limousin, Jean Vernet, etc.) ainsi qu’un groupe de manadiers, éleveurs, céréaliers.

Détail amusant, une question agite alors les Alpilles : élu ou battu, Nicolas Sarkozy optera-t-il définitivement pour une villégiature dans un de ces villages qu’il affectionne ? La rumeur ne désenfle pas. Elle colporte qu’il aurait acheté en passant par le plus réputé des agents immobiliers de Saint-Rémy-de-Provence, au quartier des jardins, tout près de chez Patricia Kaas. Une rumeur démentie par le professionnel de l’immobilier mais restée aussi élevée que le niveau du candidat UMP dans les sondages. Dans la même logique, durant l’entre-deux tours, « Marseille l’hebdo » révèle que Nicolas Sarkozy a déjà prévu « le jour d’après » en cas de succès élyséen : il se retirera pendant une petite semaine avec « un nombre très restreint de personnes, pour prendre la dimension de la victoire ». Le lieu de ce séminaire sarkozyste n’est alors pas encore arrêté, l’entourage du candidat parlant d’« un endroit retiré et peu accessible ». En fait, trois hypothèses sont à l’étude. Primo, les Antilles (sauf que Sarko supporte mal « la chaleur » et « le décalage horaire »). Secundo, la Corse (sauf qu’« une nuit bleue » ne serait pas la meilleure manière de débuter un mandat). Tertio, les Alpilles, jugées « moins surprenantes », mais « plus paisibles ».

Indiscret  publié par « Marseille l’hebdo » le 2 mai 2007 / La Provence

Indiscret publié par « Marseille l’hebdo » le 2 mai 2007 / La Provence

Indiscret publié par « Marseille l’hebdo » le 2 mai 2007 / La Provence

Nicolas Sarkozy après son élection, à bord du yacht de Vincent Bolloré / AFP

Nicolas Sarkozy après son élection, à bord du yacht de Vincent Bolloré / AFP

Nicolas Sarkozy après son élection, à bord du yacht de Vincent Bolloré / AFP

Signe qui ne trompe pas sur le sérieux de la piste provençale, la préfecture des Bouches-du-Rhône élabore discrètement un dispositif de sécurité pour encadrer le possible séjour du futur Président… qui finalement, préférera s’envoler avec Cécilia pour Malte. Là, il séjournera pendant une petite semaine sur le yacht de l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Une escapade avant son investiture qui, après la soirée au Fouquet’s, donnera le ton « bling-bling » du quinquennat à venir. Voici quelques années, Nicolas Sarkozy a fini par reconnaître qu’il s’agissait là d’une erreur, avançant qu’il avait avant tout cherché à « sauver (s)a famille » (il divorcera de son épouse cinq mois plus tard) : « Le symbole se révéla caricatural. Une aubaine pour mes adversaires. Pour une première expérience personnelle de croisière, on ne pouvait imaginer pire. J’aurais dû anticiper, me méfier, faire passer mon nouveau statut présidentiel avant toutes choses. Encore aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu commettre un tel impair ». Il n’est toutefois pas allé jusqu’à regretter publiquement de ne pas avoir choisi les Alpilles et le pays d’Arles. Où assurément, son quinquennat aurait démarré d’une toute autre manière.

28 mars 2007, Avignon. Bain de foule pour François Bayrou, le « troisième homme » de l'élection / Photo Ange Esposito

28 mars 2007, Avignon. Bain de foule pour François Bayrou, le « troisième homme » de l'élection / Photo Ange Esposito

28 mars 2007, Avignon. Bain de foule pour François Bayrou, le « troisième homme » de l'élection / Photo Ange Esposito

Les résultats

Premier tour (22 avril 2007)

France

Abstentions :16,2%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 31,2%. Ségolène Royal (PS) : 25,9%. François Bayrou (UDF) : 18,6%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 10,4%. Olivier Besancenot : 4,1%. Philippe de Villiers (MPF) : 2,2%. Marie-Georges Buffet (PCF) : 1,9%. Dominique Voynet (Les Verts) : 1,6%. Arlette Laguiller (LO) : 1,3%. José Bové (divers gauche) : 1,3%. Frédéric Nihous (CPNT) : 1,1%. Gérard Schivardi (PT) : 0,3%.

Région Paca

Abstentions :16,1%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 37%. Ségolène Royal (PS) : 21,2%. François Bayrou (UDF) : 15,4%. Jean-Marie Le Pen (FN) : 13,8%. Olivier Besancenot : 3,2%. Philippe de Villiers (MPF) : 2%. Marie-Georges Buffet (PCF) : 2,3%. Dominique Voynet (Les Verts) : 1,4%. José Bové (divers gauche) : 1,3%. Arlette Laguiller (LO) : 1%. Frédéric Nihous (CPNT) : 1%. Gérard Schivardi (PT) : 0,4%.

Second tour (6 mai 2007)

France

Abstentions :16%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 53,1%. Ségolène Royal (PS) : 46,9%.

Région Paca

Abstentions :15,1%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 61,8%. Ségolène Royal (PS) : 38,2%.

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

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Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

« Ségo » et son lieutenant marseillais

Leur rapprochement est le fruit du hasard et de l’obligation au PS de voyager en « classe éco » : en janvier 2006, Ségolène Royal remplace au pied levé Jack Lang, lors d’un voyage au Chili pour soutenir la candidate socialiste Michelle Bachelet à la présidentielle. En effet, l’ancien ministre de la Culture regimbait à l’idée de voler sur une telle distance ailleurs qu’en « classe affaires »… À la manœuvre, Patrick Mennucci, secrétaire national du PS, président du groupe PS à la mairie de Marseille et fin connaisseur des arcanes du parti où il milite depuis ses jeunes années. Il fait partie des premiers à avoir cru en la possible victoire présidentielle d’une femme cernée par les éléphants et l’appareil, face à un Nicolas Sarkozy en campagne depuis des mois au ministère de l’Intérieur. Au cœur de la machine socialiste, il entoure la candidate imprévisible qui va et vient dans les sondages. Pendant 18 mois, Mennucci va diriger sa campagne, ouvrant les portes des fédérations, organisant le « Ségotour » de l’hexagone nimbé de « Désir d’avenir ». C’est à Vitrolles en septembre 2006, sur une citation d’IAM - «  Inventer le futur plutôt que sampler le passé » - que Ségolène Royal annonce sa candidature à la primaire socialiste. Qu’elle remportera à la surprise de beaucoup face à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Fin mars 2007, à Marseille, Ségolène Royal tient un grand meeting appelant à « reconquérir les symboles de la nation », se lançant dans une tirade fiévreuse sur « La Marseillaise ». Mennucci est encore là au soir de la défaite, quand la candidate salue des milliers de supporters depuis le balcon de Solférino. Mais en coulisses, en train de chercher le CD où un militant aixois a enregistré une chanson titrée : « Ségolène, on a besoin de toi ». Ce aurait pu servir pour un prochain congrès…

Patrick Mennucci et Ségolène Royal lors d'une visite à Marseille / La Provence

Patrick Mennucci et Ségolène Royal lors d'une visite à Marseille / La Provence

Patrick Mennucci et Ségolène Royal lors d'une visite à Marseille / La Provence

Les Républicains. Durée : 02:01

Les Républicains. Durée : 02:01

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