PRÉSIDENTIELLE 2012

Primaire PS, sous l’influence de l’affaire Guérini

Jean-Noël Guérini le 9 octobre 2011, après avoir voté au premier tour dans le 7e arrondissement de Marseille / Photo Cyril Sollier

Jean-Noël Guérini le 9 octobre 2011, après avoir voté au premier tour dans le 7e arrondissement de Marseille / Photo Cyril Sollier

Jean-Noël Guérini le 9 octobre 2011, après avoir voté au premier tour dans le 7e arrondissement de Marseille / Photo Cyril Sollier

Pour la première primaire ouverte à tous les électeurs organisée par un grand parti afin de désigner son candidat, la lutte est rude à l’automne 2011 entre Martine Aubry et François Hollande. Elle prend un tour particulier dans les Bouches-du-Rhône, département où le Parti socialiste est secoué depuis deux ans par une enquête qui vise le président du Conseil général. Lequel est un soutien indéfectible de la « patronne » du PS… qui le lui rend bien. Au-delà des bagarres entre militants, c’est cette affaire qui explique le surprenant ralliement au second tour d’Arnaud Montebourg au futur président de la République. Ce qui aboutira, après la victoire de 2012, à l’épisode dévastateur des « frondeurs du gouvernement »…

L'Hôtel du Département des Bouches-du-Rhône / Photo Richard Colinet

L'Hôtel du Département des Bouches-du-Rhône / Photo Richard Colinet

L'Hôtel du Département des Bouches-du-Rhône / Photo Richard Colinet

Qu’est ce qui a bien pu pousser Arnaud Montebourg à préférer François Hollande à Martine Aubry lors du second tour de la « Primaire citoyenne », compétition orchestrée à l’automne 2011 par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche, pour choisir un champion commun destiné à affronter l’année suivante Nicolas Sarkozy ? Pourquoi avoir rejoint la ligne plutôt modérée et même « blairiste » sur certains points du député de Tulle que celle nettement plus inscrite dans la tradition de la gauche de la maire de Lille, première secrétaire du PS depuis 2008 ? De par son histoire passée et ses engagements personnels, la logique aurait voulu que le flamboyant député bourguignon privilégie la seconde après être arrivé en troisième position le 8 octobre, avec le score inattendu de 17,2% (455.601 suffrages).

Les concurrents de la Primaire populaire organisée à l'automne 2011 / Public Sénat

Les concurrents de la Primaire populaire organisée à l'automne 2011 / Public Sénat

Les concurrents de la Primaire populaire organisée à l'automne 2011 / Public Sénat

Arnaud Montebourg à Marseille durant la primaire 2017 / Photo Thierry Garro

Arnaud Montebourg à Marseille durant la primaire 2017 / Photo Thierry Garro

Arnaud Montebourg à Marseille durant la primaire 2017 / Photo Thierry Garro

Plus ou moins zappée à l’époque dans l’euphorie de la campagne présidentielle, la question a resurgi en 2017, lors des débats organisés autour de la nouvelle primaire de la gauche socialiste qui devait désigner Benoît Hamon dans la course à l’Élysée. De nouveau candidat, Arnaud Montebourg n’a cessé de se démarquer de l’action de François Hollande, comme il l’avait fait jusqu’à son départ du gouvernement à la rentrée 2014. Des explications sur son attitude de 2011 lui ont alors été demandées, ce à quoi il a répondu d’une pirouette. Ni lui ni personne n’a parlé de l’affaire Guérini. Laquelle était alors engluée dans les méandres de la justice, au point que quelques jours plus tard, arguant de la présomption d’innocence, le journaliste d’une chaîne d’infos télévisée est allé jusqu’à demander à Arnaud Montebourg s’il ne regrettait pas de s’être opposé publiquement en 2011 au président du Conseil général des Bouches-du-Rhône : de nouveau, pas de véritable réponse, sinon le rappel de l’échec de toutes les procédures pour diffamation intentées par Jean-Noël Guérini. Pourtant, c’est bel et bien dans les Bouches-du-Rhône, département où le Parti socialiste était secoué depuis deux ans par une enquête visant l’élu marseillais et chef omnipotent de la fédération départementale que s’est nouée l’alliance entre Montebourg et Hollande. Une alliance en trois actes qui, pour être comprise, impose de remonter le temps.

ACTE I, MONTEBOURG

ET LES SALADES MARSEILLAISES

Tout commence au printemps 2010 quand, à l’occasion d’une tournée dans les fédérations du PS, Arnaud Montebourg fait étape à Marseille. En charge de la rénovation de la « Vieille maison » pour reprendre le mot de Léon Blum, il rencontre plusieurs élus. Dont certains, notamment le député marseillais Henri Jibrayel, lui font part d’étranges pratiques sous le règne de Jean-Noël Guérini. Les accusations sont graves, on lui parle même d’élus menacés physiquement pour qu’ils rentrent dans le rang… « Au début, quand on m’a rapporté pour la première fois ces intimidations, je pensais que c’étaient des pagnolades », raconte-t-il aujourd’hui. Il n’en est pas moins intrigué, d’autant que la presse a révélé l’année précédente qu’une enquête confiée à la gendarmerie tourne autour du CG 13 que dirige Jean-Noël Guérini depuis 1998 et des sociétés de son frère Alexandre, spécialisées dans le traitement des déchets (il est par ailleurs chargé des adhésions des militants à la Fédération départementale) : « Un soir de juin, à Nice, après réflexion, j’ouvre les hostilités lors d’une réunion avec des militants, en affirmant que la rénovation commence par la remise en question des pratiques de Jean-Noël Guérini. La réaction de la rue de Solférino ne s’est pas fait attendre : dans l’heure, j’ai reçu un coup de fil d’Aubry, qui venait d’être prévenue de mes propos. Elle était excédée et m’a ordonné d’arrêter immédiatement mes attaques ».

En visite à Marseille au printemps 2010, Arnaud Montebourg est alerté sur les dérives de la Fédération PS 13 / La Provence

En visite à Marseille au printemps 2010, Arnaud Montebourg est alerté sur les dérives de la Fédération PS 13 / La Provence

En visite à Marseille au printemps 2010, Arnaud Montebourg est alerté sur les dérives de la Fédération PS 13 / La Provence

Alexandre Guérini au temps où il était chargé des adhésions des militants au PS 13 / Photo Bruno Coutier

Alexandre Guérini au temps où il était chargé des adhésions des militants au PS 13 / Photo Bruno Coutier

Alexandre Guérini au temps où il était chargé des adhésions des militants au PS 13 / Photo Bruno Coutier

ACTE II, LE COUP DE PIED DANS LA FOURMILIÈRE

Sans surprise, Montebourg ne désarme pas. Bien au contraire, il rédige un rapport confidentiel sur les socialistes des Bouches-du-Rhône. Dont Martine Aubry dira qu’elle n’a eu connaissance qu’en février 2011, même si des documents prouvent que son bras droit François Lamy l’a reçu dès l’automne 2010. Justement à la veille de la déclaration de candidature à la primaire de Montebourg. Le sujet de la rénovation des pratiques ne va pas tarder à être brandi comme un étendard par le député de Saône-et-Loire, qui veut marquer des points. Au fil de son rapport, il dénonce pêle-mêle « la colonisation par des employés du Conseil général des postes sensibles », la « violation des statuts du PS », des « brimades arbitraires », etc. Dans sa posture favorite de chevalier blanc, Montebourg laisse entendre que la mainmise de Jean-Noël Guérini sur la Fédération départementale du PS aurait été un élément essentiel d’un « trafic d’influence », qui concerne également Alexandre Guérini qui sera écroué pour malversations quelques semaines plus tard.

Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

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Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Nicolas Sarkozy en meetin à Marseille, en février 2012 / La Provence

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Lors de la venue de François Hollande en mars 2012 au Dôme de Marseille / Photo Nicolas Vallauri

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

Interview de François Hollande dans « Libération » en janvier 2012 / La Provence

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

François Bayrou lors de la présentation de ses voeux pour 2012 / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, le 14 avril 2012 sur les plages du Prado / MaxPPP

Au vitriol, le rapport est révélé par « La Provence » et « Le Point » début mars 2011, à quelques jours des élections cantonales. Nouvelle violente réaction de Martine Aubry, toujours en faveur de l’élu marseillais. Bien que la presse ne cesse de dévoiler des faits graves en lien avec le grand banditisme, bien que les mises en examen se succèdent, Montebourg est accusé de jouer contre son camp. En visite à Rennes, il se fait huer par des militants : « C’est toi qui as donné ton rapport aux journalistes ? Ton rôle n’est pas de nous affaiblir ! ». Qu’importe, Montebourg canarde à tout-va : « Il faut poursuivre la lutte contre la guérinisation de Solferino, car réussir contre le FN suppose de se débarrasser des frères encombrants ». Même si des Provençaux sont sur la même ligne (notamment les conseillers généraux Pezet, Carlotti et Ecochard, le vice-président de la Région Patrick Mennucci, etc.), il reste bien seul au niveau national. Le 5 juillet, une commission d’enquête interne, accordée sous la pression par Martine Aubry, rend ses conclusions. Les affirmations de Montebourg y sont qualifiées par l’ancien ministre Alain Richard, qui la préside, d'« accusations péremptoires ». Une direction plus collégiale est imposée à la Fédération des Bouches-du-Rhône, mais aucune véritable sanction n’est prise. Le texte est adopté à l’unanimité, moins une voix : celle de Montebourg, forcément. Qui dégaine : « Aubry a fait le choix il y a un an de soutenir, d’épargner et de protéger Jean-Noël Guérini ».

L'ancien ministre Alain Richard, chargé par Martine Aubry de mener une enquête interne / La Provence

L'ancien ministre Alain Richard, chargé par Martine Aubry de mener une enquête interne / La Provence

L'ancien ministre Alain Richard, chargé par Martine Aubry de mener une enquête interne / La Provence

Fin août 2011, Martine Aubry se désolidarise de Jean-Noël Guérini / Photo Guillaume Ruoppolo

Fin août 2011, Martine Aubry se désolidarise de Jean-Noël Guérini / Photo Guillaume Ruoppolo

Fin août 2011, Martine Aubry se désolidarise de Jean-Noël Guérini / Photo Guillaume Ruoppolo

ACTE III, AUBRY FINIT PAR LÂCHER GUERINI

Finalement, alors que l’on vient d’apprendre que l’encombrant Marseillais est convoqué en septembre en vue d’une mise en examen (laquelle sera signifiée par le juge Charles Duchaine pour « complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité », « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « association de malfaiteurs en vue du trafic d’influence et recel de trafic »), Martine Aubry prend ses distances le 28 août : « Il n’est pas un de mes soutiens », lâche-t-elle. La maire de Lille ajoute regretter qu’aucune remise en ordre dans les Bouches-du-Rhône n’ait eu lieu « avant ». Comprenez : à l’époque de son prédécesseur rue de Solférino, François Hollande. Au-delà de ses affirmations assurant que le rapport Montebourg est « vide », pourquoi a-t-elle autant tardé ? D’abord parce que les voix des militants contrôlées par les frères Guérini peuvent s’avérer décisives dans la bataille, d’autant que le même François Hollande a lui appelé depuis longtemps à la démission du président du CG 13. Ensuite et de manière plus secrète, parce que Jean-Noël Guérini l’aurait plus qu’aidée dans sa conquête du PS en 2008 : alors qu’il soutenait officiellement Ségolène Royal, des votes modifiés dans une importante section de l’agglomération marseillaise et parvenus au dernier moment à Paris auraient fait basculer l’élection (gagnée selon un premier décompte national avec 42 voix d’avance…) en faveur de la maire de Lille. Ce que bien entendu, tout le monde dément…

Toujours est-il que dans la dernière ligne droite de la primaire, les « guérinistes » des Bouches-du-Rhône restent mobilisés en masse pour Martine Aubry. Rapidement, l’ambiance dans le département devient détestable, les vexations et les accrocs se multiplient. Lors de la venue d’Arnaud Montebourg pour un meeting, des moyens policiers renforcés sont dégagés… Qu’importe, dans les Bouches-du-Rhône comme au niveau national, François Hollande vire en tête au premier tour. Et fort des soutiens des candidats éliminés au premier rang desquels Arnaud Montebourg, c’est lui qui l’emporte le 16 octobre. De nouveau, il distance Martine Aubry dans les Bouches-du-Rhône (57,2%) et surtout à Marseille, avec 54,6%. Le désormais candidat à la présidentielle n’en a toutefois pas terminé avec l’affaire Guérini : quelques jours plus tard paraît un livre assassin sur les déviances des socialistes marseillais, signé par le député UMP Renaud Muselier. Manifestement autant nourri par des articles de presse que par des informations en provenance de l’enquête judiciaire (bien que l’auteur se défende d’avoir eu accès à des pièces de procédure), cet ouvrage sera utilisé comme un missile anti-PS par l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, avec notamment des extraits largement relayés par « Le Figaro magazine ». Une opération politico-éditoriale qui sera cependant loin de connaître le succès escompté, puisque François Hollande l'emportera nettement le 6 mai 2012. Certes devancé dans la Région Paca, il aura même la satisfaction d'arriver à Marseille, un résultat de bon augure dans la perspective des municipales de 2014.

Meeting de François Hollande à Marseille / La Provence

Meeting de François Hollande à Marseille / La Provence

Meeting de François Hollande à Marseille / La Provence

Après le père, la fille... Marine Le Pen obtient son meilleur score départemental dans le Vaucluse (27%) / Photo Valérie Suau

Après le père, la fille... Marine Le Pen obtient son meilleur score départemental dans le Vaucluse (27%) / Photo Valérie Suau

Après le père, la fille... Marine Le Pen obtient son meilleur score départemental dans le Vaucluse (27%) / Photo Valérie Suau

Les résultats

Premier tour (22 avril 2012)

France

Abstentions : 20,5%. François Hollande (PS) : 28,6%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 27,2%. Marine Le Pen (FN) : 17,9%. Jean-Luc Mélenchon (FG) : 11,1%. François Bayrou (Modem) : 9,1%. Eva Joly (Les Verts) : 2,3%. Nicolas Dupont-Aignan (DLR) : 1,8%. Philippe Poutou (NPA) : 1,2%. Nathalie Arthaud (LO) : 0,6%. Jacques Cheminade (S&P): 0,2%.

Région Paca

Abstentions : 19,4%. Nicolas Sarkozy (UMP) : 31,1%. Marine Le Pen (FN) : 23,9%. François Hollande (PS) : 22,1%. Jean-Luc Mélenchon (FG) : 11,2%. François Bayrou (Modem) : 6,7%. Eva Joly (Les Verts) : 2,2%. Nicolas Dupont-Aignan (DLR) : 1,5%. Philippe Poutou (NPA) : 0,9%. Nathalie Arthaud (LO) : 0,4%. Jacques Cheminade (S&P): 0,2%.

Second tour (6 mai 2012)

France

Abstentions : 19,6%. François Hollande : 51,6%. Nicolas Sarkozy : 48,4%.

Région Paca

Abstentions : 18,8%. Nicolas Sarkozy : 57,6%. François Hollande : 42,4%.

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

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Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en deuxième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en troisième position au premier tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Candidat en tête au second tour / Source : Laurent de Boissieu / france-politique.fr

Marseille, épicentre de l’affaire Bygmalion

Ce devait être le point de départ d’une « guerre éclair », destinée à reconduire Nicolas Sarkozy à l’Élysée et à faire mentir « La Fable du lièvre et de la tortue (Hollande) ». En fait, c’est à Marseille que démarrera l’affaire Bygmalion, incroyable scandale politico-financier qui a révélé que le candidat avait explosé de plus de 20 millions d’euros le plafond légal des dépenses de campagne ! Le 19 février 2012 est en effet organisé un meeting somptueux au parc Chanot. Le coût de l’opération est colossal, 770.000 euros. Pourtant, comme l’expliquera un des responsables de la société Bygmalion chargée de toute la logistique, le staff de « Sarko » estime que ce n’était pas assez grand, pas assez beau pour épater les électeurs, en la circonstance considérés comme de « bons sauvages » dont on pourrait obtenir les suffrages en échange d’un peu de verroterie… Débute alors une incroyable fuite en avant, avec une gabegie de moyens engagés pour monter pas moins de 44 meetings en urgence. Comme prévu, la presse à Marseille et ailleurs n’y voit que du feu et relaye la magnificence de ces grands rassemblements. Ce qui n’a en revanche pas échappé à la justice, d’où de multiples mises en examen. Dont celle de Nicolas Sarkozy, renvoyé en correctionnelle pour « financement illégal de campagne électorale » et condamné à un an de prison ferme en septembre 2021 (ce dont il a fait appel).

Meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille, le 19 février 2012 au parc Chanot / La Provence

Meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille, le 19 février 2012 au parc Chanot / La Provence

Meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille, le 19 février 2012 au parc Chanot / La Provence

La Provence. Durée : 08:16

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La Provence. Durée : 08:16

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